mardi 18 octobre 2011

"Notre Corps Ne Ment Jamais", Critiques

Traduction des critiques du livre "Notre Corps ne Ment Jamais".

Les critiques du livre d'Alice Miller (qui en font en fait l'éloge) permettent de bien cerner de quoi parle les livres d'Alice Miller tout en apportant des réflexions intéressantes, et montrent à quel point l'enfance est niée, de même que le lien entre l'enfance et ce qui se passe à l'âge adulte.



"Robin Grille, psychologue, auteur de: Parenting for a Peaceful World

Peu d'auteurs ont réussi à défendre la cause de l'enfant battu en chacun de nous comme Alice Miller l'a fait. Dans son dernier chef d'oeuvre, "Notre Corps ne Ment Jamais", l'écriture d'Alice Miller est comme toujours, sans peur et directe. A.Miller innove parce qu'elle aborde les idées reçues culturelles les plus toxiques de front et cherche à défaire des siècles de dommages faits aux enfants par les dogmes religieux les plus répandus et insidieux. Ce livre est autant confrontant que profondément libérateur - il indique la voie à suivre vers la guérison et un plus grand amour à travers une honnêteté émotionnelle sans faille. Bien que ce livre soit accessible et important pour n'importe quel lecteur, il est essentiel pour les conseillers et psychothérapeutes que veulent cultiver leur capacité de véritable empathie.




Stephen Khamsi, 11 Mai 2005

Epées et Couteaux, Une critique du livre "Notre Corps ne Ment Jamais" d'Alice Miller: Les Effets Dévastateurs de l'Education Parentale Cruelle


Il y a une loi non écrite, un commandement inconnu, que les adultes peuvent exploiter les enfants de façon extrême et en accord avec leur besoins et leurs névroses. Il y a, encore en plus, un tabou social contre la reconnaissance de ce fait. Les parents sont protégés pendant que les enfants sont sacrifiés.

Tragiquement, la majorité de la psychologie est faite de non sens, de rumeurs, de statistiques, de médicaments. Donc nous avons de la chance de recevoir le travail rare et exceptionnel d'Alice Miller. Son plus récent livre, "Notre Corps ne Ment Jamais", continue l'une des plus importantes collections de la psychologie.

La principale préoccupation d'Alice Miller a toujours été la souffrance de l'enfance, son déni et les effets durables sur les individus et sur les sociétés. Le sujet de son dernier livre ? Le déni des émotions réelles - la tension entre ce que nous ressentons vraiment et ce que nous "devrions" ressentir - et les effets durables sur le corps. Les vrais sentiments sont directs et viscéraux, et les vrais sentiments entrent en contradiction avec la morale. L'espoir de l'auteur est de réduire la souffrance, l'isolement et la tragédie personnelle.

Nos corps, nous dit Alice Miller, gardent un enregistrement exacte de tout ce dont nous faisons l'expérience. Littéralement dans nos cellules. Notre inconscient, par ailleurs, enregistre notre biographie complète. Si la nourriture émotionnelle était absente durant l'enfance, par exemple, notre corps va la rechercher pour toujours. Les émotions "négatives", pour prendre un autre exemple corporel, sont des signaux importants émis par le corps. Si ignoré, le corps va émettre de nouveaux signes et signaux plus forts dans l'espoir d'être entendu. A la longue il y a une rébellion. A ce stade, le résultat est souvent la maladie. Le corps est tenace dans son combat de notre déni de la réalité.

Dr. Miller a voulu écrire ce livre après avoir entendu parler d'une mère qui utilisait délibérément des préparations médicales pour provoquer des maladies à ses enfants, ce qui a finalement aboutis à leur mort. Cette condition est connue par la communauté psychiatrique comme un trouble factice par procuration, et est plus généralement connue comme le Syndrome de Munchausen par procuration. Plus communément, ce syndrome est un modèle dans lequel ceux qui s'occupent de l'enfant (généralement les mères) induisent délibérément des problèmes physiques dans leur enfants en bas âge, présentent leur progéniture malade pour des soins médicaux, et alors dénient savoir que que ce soit des causes de la maladie de l'enfant. Ceci est bien sur, l'exemple le plus frappant d'une maltraitance trop commune.

Pourquoi la maltraitance ? Nous savons que les abus des enfants et les négligences des enfants sont omniprésents et destructeurs. Et nous savons que la violence envers les enfants est stockée en eux et, plus tard dans leur vie, ils vont retourner la violence contre eux mêmes - dans la dépression, les addictions à la drogue, la maladie ou le suicide, et d'autres formes de mort prématurée. Et en accord avec Tears for Fears [NDT: groupe de musique], "quand la vie commence avec des épingles et des aiguilles, elles se termine avec des épées et des couteaux." Parfois les épées et les couteaux sont dirigés contre d'autres gens, parfois des nations entières.

Dans "Notre Corps ne Ment Jamais", Alice Miller porte une attention toute particulière au 4ème commandement - le "décret" qui dit que l'on doit honorer nos parents, quoi qu'ils aient fait. Pendant des milliers d'années, ce commandement - en concert avec notre déni personnel des maltraitances précoces - nous a conduit vers la répression, le détachement émotionnel, la maladie et le suicide. Ce commandement suggère l'auteur, est une espèce de moralité "qui relègue nos véritables sentiments et notre propre vérité personnelle à une tombe anonyme." Bien que plusieurs des dix commandements restent valides, le 4ème commandement est diamétralement opposé aux lois de la psychologie.

Pour illustrer cette idée, A.Miller fournit de brefs portrait de Fyodor Dostoevsky, Anton Chekhov, Franz Kafka, Friedrich Nietzche, Friedrich von Schiller, Virginia Woolf, Arthur Rimbaud, Yukio Mishima, Marcel Proust, James Joyce, Saddam Hussein, et Adolf Hitler.

Qu'est-ce que ces écrivains, dictateurs, tueurs en série et d'autres ont en commun ? Ils ont tous vécu leur vie en accord avec le 4ème commandement. Ils ont honorés leurs parents, même si et même pendant que leurs parents leur faisaient du mal. Ils ont tous sacrifiés leur vérité dans l'espoir resté vain qu'ils seraient aimés, et tous sont morts dans le déni et l'isolement, tragiquement incapables d'admettre leur propre vérité. Ces vies et ces histoires accrédites l'argument d'Alice Miller que les lois morales conduisent à la répression et à un détachement émotionnel.

Et à propos de ces émotions non vécues ? Les émotions sont basées sur la réalité - elles sont des réactions aux négligences, à l'abus, ou au manque de communication authentique. Les "émotions négatives" sont d'importants signaux émis par le corps dans l'attente d'être entendu. Les émotions bannies se réaffirment elles mêmes - les véritables besoins et sentiments font leur retour dans le corps.

Malheureusement, beaucoup d'entre nous étaient détestés, négligés, et abusés. Le remède ? Alors qu'ils n'y a pas de réponse simple, nous savons que le corps est guéri quand on admet sa vérité personnelle et les véritables sentiments. Mais comment admettre de telles vérités et de tels sentiments ? Nous avons besoin de sentir notre douleur et notre impuissance pour que nous puissions, paradoxalement, avoir moins de douleurs et plus d'énergie. Nous avons besoins d'admettre nos émotions "négatives" et de les changer en sentiments significatifs. Et nous avons besoin de voir à travers la pédagogie empoisonnée pour adopter l'intégrité, la connaissance, la responsabilité et la loyauté à soi même. Notre plus grande tâche personnelle est d'apprendre la différence entre l'amour et l'attachement... à étendre notre amour quand c'est juste, mais à arrêter l'attachement quand il est destructeur. Notre plus grande tache thérapeutique est de localiser un témoin éclairé - un individu mature et aidant, qui peut être complétement présent sans juger, est indispensable dans ce processus d'intégration psychologique et de libération personnelle.

Les techniques de convertir les émotions "négatives" en positives vont échouer. Pourquoi ? Parce que ces manipulations renforcent le déni, plutôt que de nous amener à une confrontation honnête avec nos émotions authentiques. Et le pardon, nous rappelle Alice Miller, n'a jamais eu d'effet curatif. Prêcher le pardon est hypocrite, futile et même très nuisible. Nuisible parce que le corps ne comprend pas les préceptes moraux. On peut à juste titre pardonner vraiment à ses parents si ils réalisent ce qu'ils ont fait, donc, si ils s'excusent pour la douleur qu'ils ont causé.

Alice Miller conserve toujours une vision pleine d'espoir du futur. Pendant que la société est toujours du coté des parents, les corps individuels se battent contre les mensonges. Il est possible que notre corps collectif se lève et nous amène à une société future construite sur la connaissance consciente. En premier, cependant, nous devons nous délester de notre "foi fondamentaliste" en la génétique, et j'ajouterais, des "miracles" pharmaceutiques. Avec l'aide d'un témoin, chaque individu endommagé a besoin d'avancer à travers des peurs infantiles et le rejet de l'illusion que nos parents vont nous sauver. Quand nous faisons finalement l'expérience de nos vérités réelles d'avoir été détesté, négligé, et battu, quand nous nous séparons intérieurement de nos parents; quand nous avons de l'amour pour l'enfant digne que nous étions autrefois... alors notre corps peut faire l'expérience de repos et de soulagement, et seulement alors nous pouvons gérer les affaires importantes de notre vie.

Stephen Khamsi, Ph.D., est un psychologue praticien privé à San Francisco


Norm Lee, 2 Mai 2005, A Propos des Mères
et de Moïse
Une Critique du Livre d'Alice Miller, "Notre Corps ne Ment Jamais" : Les effets durables de l'éducation parentale cruelle

"Pour toi je préfère avoir ces crises d'asthme et te plaire, plutot que de ne pas les avoir et te déplaire."

- Marcel Proust, dans une lettre à sa mère.


Dans son livre de 1941 "Generation of Vipers", Philip Wylie a souligné comment cette culture vénère servilement la maternité, méprisé comme les soldats criaient "Maman" sur le champ de bataille et a inventé le terme "momisme". Le livre en a enragé beaucoup, mais trop peu se sont réveillés. Aujourd'hui Alice Miller veut nous montrer, en détail, comment ces soldats - et la plupart du reste d'entre nous - ont été, et sont toujours en train de solliciter l'approbation, l'affection et l'amour qui nous a été refusé par nos parents dans notre enfance. Nous sommes toujours pris dans l'illusion que nous pouvons de quelque façon gagner et/ou obtenir l'amour de sources qui nous ont retenues si longtemps.

Nous devons nous libérer de l'influence de nos parents (internalisés), de cette injonction biblique, "Honore (obéit, admire) ton père et ta mère". Jusqu'à ce que, dans un sens, nous nous sentions, comportions, et pensions comme le petit enfant que nous étions; nous ne pouvons pas grandir. Pire encore, parce qu'étant enfants, nous n'étions pas acceptés et aimés tel que nous étions, les parents nous ont punis répétitivement dans l'espoir de nous forcer à intégrer le moule imaginaire qu'ils avaient préparés pour nous, c'est à dire ce qu'un enfant devrait être. Le message d'Alice Miller est que nos corps gardent un enregistrement détaillé de chaque blessure et humiliation infligée dans l'enfance, chaque fessée et claque, insulte et dignité. Et tant que ou si ces blessures psychologiques internes restent "ouvertes" (non cicatrisées), nous pouvons nous attendre à payer le terrible prix de la maladie physique. Impuissants à faire autrement, nous avons supprimés notre vrai et authentique moi pour gagner l'amour dont notre survie émotionnelle dépendait.

Le Dr Miller écrit avec une étonnante et pénétrante vérité sur les liens entre les souffrances de l'enfance aux mains des parents, et les conséquences physiques de l'obéissance au 4ème commandement. La loi biblique, "Honore ton père et ta mère" est ici remis au centre de la source répandue, même universelle, de la souffrance de toute une vie. Comme les enfants nous avons tentés de nous libérer nous mêmes de nos sentiments de peur, d'insécurité et de confusion à travers la répression et la dissociation / l'auto aliénation. Quelque soit le cout (abandon de notre véritable moi), nous avons persisté à croire et à aimer nos parents (nous n'avions guère le choix) et nous nous sommés efforcés de gagner leur approbation (et (donc) de plaire aux grands parents au ciel).

Aujourd'hui, ce qui s'interpose entre nos corps et la guérison de ses blessures est l'emprise que le 4ème commandement a sur nos esprits. En effet, la peur du rejet, de la punition des parents se dissimule à l'intérieur de cette crainte. Elle doit être amenée à la conscience et examinée avant que la guérison puisse avoir lieu. Nous avançons avec un sac plein d'histoires personnelles, le fardeau des blessures infligées par toutes les punitions et atteintes à la dignité qui nous sommes arrivées. Jusqu'à ce que nous ayons guéri ces blessures internes, nous payons tous les jours un terrible prix dans la souffrance, la plupart en maladies physiques et faisons payer les autre aussi. Les autres sont le plus souvent nos propres enfants. L'adage si souvent entendu que, "J'ai été battu et je suis devenu quelqu'un de bien," ne peut pas être approuvé si l'on comprend comme le déni des blessures physiques et émotionnelles est connecté aux maladies actuelles.

Il y a 3 sections à ce livre: en premier: les illustration des vies de personnalités littéraires célèbres; en second, les efforts faits pour surmonter la moralité traditionnelle, les effets du 4ème commandement; et en troisième, une étude de cas en profondeur de la suppression de la vérité qui se manifeste dans l'anorexie. Alice Miller a exposé en détail dans ses précédents livres les dictateurs mégalomaniaques comme Hitler et Staline qui ont dirigés leur haine et leur violence contre les autres. Dans ce livre elle montre comment nous dirigeons la notre vers nous mêmes. Les exemples sont tirés de biographies des personnages célèbres: Franz Kafka, Dostoevsky, Checkhov, Schiller, Rimbaud, Proust, Virginia Wolfe, James Joyce, etc. Elle y montre les efforts de leurs parents respectifs pour les rendre comme ils auraient voulus, et les conséquences à vie pour les victimes comme les maladies et les morts précoces.

Alice Miller souligne à maintes reprises les effets tragiques, sous forme de maux physiques, tout au long de la vie de la "nostalgie" du corps pour l'amour des parents et l'affection. Elle touche à la façon dont cette suppression est exprimée dans la religion: le commandement d'aimer dieu, sous peine de punition quand nous n'arrivons pas à le faire; l'absurdité d'inventer un créateur qui ressemble trait pour trait aux parents, parfait et omnipotent, qui aspire à notre amour. C'est un ancien dieu, un dieu immensément dépendant, un grand père qui, si on lui donnait l'amour qu'il demande, va récompenser avec une éternité heureuse au ciel. (Et les adolescents kamikazes du moyen orient sont promis d'avoir un bonus de 72 vierges pour adoucir l'affaire.) Etant donné que le grand père n'est ni aimé, ni même adoré, l'alternative est une punition douloureuse depuis maintenant jusqu'à la "fin" de l'éternité.

Nous devons nous libérer nous même de la propagande qui nous est imposée - et renforcée à coup de douleur et de punitions - par la morale conventionnelle. Ce livre appelle pour une plus grande moralité, telle qu'elle s'applique aux parents. Nous ne pouvons pas vraiment aimer nos parents, affirme-t-elle, jusqu'à ce que nous soyons libérés de l'attachement infantile, de l'idolâtrie, dans quoi nous étions coincés dans l'enfance.

Alice Miller veut que le lecteur comprenne et accepte que les parents qui nous ont abusés ne méritent pas notre amour et notre honneur, au regard d'un commandement imposé par Moïse à le faire. Comme nous devons tous le savoir, l'amour est une chose qui ne peut être imposée. Le corps, dans sa sagesse, rejette les illusions. Il accepte seulement les faits, une plus grande moralité n'est pas inhérente à notre esprit, mais à notre corps. Elle prend a parti tous ces amis, connaissances et prêcheurs et thérapeutes qui disent "Pardonne à ta mère, Pardonne à ton Père; ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient. Elle a changé tes couches, il s'est sacrifié pour toi, et par dessus tout t'ont aimés.". Alice Miller ne l'entend pas de cette oreille: le pardon est un piège, prévu pour continuer la dépendance, et pour préserver l'espoir, que quelque part , à un moment donné, nous allons basculer dans l'amour qui nous a si longtemps été refusé. Lire Alice Miller est comme d'entendre quelqu'un murmurer. "Je connais le secret que tu cache de ton passé, les sentiments de douleur et d'effroi et la honte et l'humiliation des traitements abusifs dont tu a souffert aux mains de tes parents. Et je te demande, te met au défi, de sortir de ce sombre placard et d'y faire face."

Là ou je vis, la peur numéro 1 à n'importe quel âge est la peur des punitions parentales. Et parmis les adultes, la première défense est le déni. Derrière le déni des maltraitances de l'enfance réside la crainte du châtiment, donc sa reconnaissance dans la vie adulte peut approcher la terreur. Mais le prix pour le déni est la maladie physique aussi bien que la maladie mentale. Quand nous sommes conscients de ça nous le voyons partout, dans la souffrance de nos corps et esprits de ceux qui nous sont étrangers et de ceux qui nous sont chers. Mais nous devons commencer avec nous mêmes, en nous confrontant avec les parents punitifs intérieurs.




Lucien X. Lombardo, 3 Mai, 2005

Réflexions sur le livre d'Alice Miller "Notre Corps ne Ment Jamais"



Dans "Notre Corps ne Ment Jamais", Alice Miller continue son analyse des liens entre les expériences dans l'enfance et leur impact et leur valeur dans nos vies en tant qu'adultes. Dans ce livre elle explore deux thèmes centraux à notre santé individuelle, relationnelle et politique: les connections entre notre corps et notre esprit adulte, et ceux de l'enfance, et les prescriptions religieuses et culturelles pour aimer et pardonner nos oppresseurs de l'enfance trouvés dans le 4eme commandement mandatés pour "Honorer Ton Père et Ta Mère".

Je dit qu'Alice Miller est courageuse parce que dans son livre elle conteste directement la croyance acceptée depuis des millénaires basée sur nos croyances les plus puissantes et adorées. En adoptant un point de vue centré sur l'enfance, Alice Miller analyse les biographies et les écrits de figures littéraires très connues et les expériences quotidiennes qui font marcher sans broncher notre monde sur la tête. En faisant ça, Alice Miller donne une compréhension simple puissante de la transition de l'enfance à l'âge adulte basée sur une psychologie de libération et des relations authentiques centrée sur la nécessité de faire face à la vérité émotionnelle des émotions de l'enfance.

Alice Miller décrit la vérité comportementale et relationnelle des expériences de l'enfance, qu'elles soient positives ou négatives, que la neurobiologie et les recherches sur les impacts de l'exposition à la violence dans l'enfance sur la santé de la vie adulte démontrent, qui est stockée dans le corps, dans les cellules et les neurones et leurs connexions. Peu importe combien nous nions, refusons, ou repoussons de notre mémoire les sentiments douloureux et blessants d'impuissance et de minimisation de la dignité humaine dont nous avons fait l'expérience dans l'enfance aux mains des adultes, le corps n'oublie pas. Peu importe combien nous laissons les préceptes moraux ou nos normes sociales nous dire autre chose, le corps connais la vérité et réagit. Quand la "vérité", les sentiments subjectifs et émotions liées à nos expériences (dans le sens ou Alice Miller utiliser le mot vérité) est refusée, le corps se rebelle et la maladie dans notre corps et nos relations se développe, Quand la vérité de nos expériences est reconnue, sans excuses et d'une façon véritable, notre corps et nos relations obtiennent un regain de santé.

Comme toujours, les éclairages d'Alice Miller sur la valeur et les contributions des expériences de l'enfance dans nos vies adultes nous permettent de voir ou nous étions précédemment aveugles, à entendre là ou nous étions précédemment sourds, et de parler d'une voix qui était précédemment réduite au silence.

Que pouvons nous voir quand nous apprenons que les expériences de l'enfance sont stockées dans notre corps ? Nous pouvons voir notre santé adulte libérée et libérer l'expression de la puissance de l'amour expérimenté dans l'enfance. Nous pouvons voir les maladies relationnelles et corporelles comme un miroir de la bataille du véritable moi pour s'échapper de l'oppression du mandat d'honorer et d'aimer ceux qui nous ont blessés.

Que pouvons nous entendre quand nous écoutons les voix de l'expérience de l'enfance et son pouvoir dans notre vie adulte ? Après avoir lu "Notre Corps ne Ment Jamais" nous pouvons, si nous avons la chance d'avoir des témoins éclairés positifs qui nous parlent, entendre les voix qui confirmaient notre individualité et notre dignité humaine dans notre enfance, qui reconnaissaient notre moi authentique et notre vérité subjective, émotionnelle et vécue, et nous permettait d'exprimer ces vérités dans notre santé corporelle et nos relations.

Trop d'entre nous, cependant, peuvent aussi entendre ces voix qui nous ont forcées à rendre silencieux notre véritable moi et a rabaisser, nier et réprimer nos vérités. En affrontant le pouvoir de la pédagogie empoisonnée, nous entendons ces voix qui ont drainées la vérité de nos sentiments et de nos émotions suivant leurs souhaits et leurs volontés. Nous entendons les voix de ceux qui ont transformés nos sentiments de douleur et d'impuissance, nos vérités, en l'amour et en l'honneur que nos principes religieux et sociaux nous donnent pour mission de donner à nos parents.

Dans nos corps et dans la voix de notre corps la réalité des abus physiques, sexuels et émotionnels et des négligences est stockée. Nous ne pouvons y échapper, même quand nous devenons adultes. Quand nous n'entendons pas les voix de la vérité de l'enfance, nous nous débattons dans des relations impropres et la maladie une fois adultes. Souvent nous passons de tels problèmes à la génération suivante. Alice Miller ouvre nos oreilles à ces voix abusives pour que nous puissions les confronter avec les voix de la vérité.

Qu'est-ce qu'Alice Miller nous aide à dire et à faire ? "Notre corps ne ment jamais" nous aide à dire notre vérité. Nous devons sentir et agir sur la conviction que nous avons besoin d'être et pouvons être un témoin éclairé pour les autres et nous mêmes. Pardonner à ceux qui ne reconnaissent pas le mal qu'ils nous ont causé ne libère pas le corps, parce que la vérité de la douleur restent méconnue. Le mensonge du pardon reste dans le corps.

Alice Miller nous aide à voir le pouvoir et la liberté dans la communication authentique, le véritable échange que nous désirons. C'est quelque chose que la morale traditionnelle de la thérapie, de la religion et les désirs des parents cachent souvent sous le déguisement d' "honorer son père ou sa mère" même si ils vous ont déshonoré enfant. Alice Miller nous donne une façon de comprendre qui nous permet de retirer ce déguisement sans sourciller.

Même si Alice Miller ne le fait pas directement, "Notre Corps ne Ment Jamais" nous offre la possibilité de réécrire le 4ème commandement d'une perspective centrée sur l'enfant. Le nouveau commandement va mettre en avant le devoir des parents de favoriser et de respecter la véritable personnalité des enfants plutot que le devoir des enfants de se soumettre à la domination parentale et au déni de soi.

Si Dieu avait compris comment Moïse se sentait à propos de son abandon, peut être que les parents auraient le devoir d'être un témoin éclairé pour leurs enfants, Peut être que si Dieu avait reconnu que Dieu avait eu une enfance, et peut être si Dieu avait crée Adam et Eve enfants au lieu d'adultes, si Dieu leur avait fixé comme but l'expression de soi et regardé leur progrès au lieu de leur interdire la connaissance, peut être que le 4eme commandement passé à Moise aurait été:

"Les parents doivent honorer et aimer leurs enfants, pour qu'ils, leurs enfants et les enfants de leurs enfants vivent leurs vérités à travers de longues et authentiques vies."

Alors ce que nous passerions de générations en générations serait un véritable amour et un attachement basé sur la vérité du vécu plutot que la façade de l'amour basé sur la culpabilité et l'attachement basé sur une moralité de domination et de contrôle. Le pouvoir ne voudrait pas dire "dominer et contrôler", il voudrait dire "donner". Si nous pouvions appliquer à nos propres vies la compréhension du sens des expériences vécues dans l'enfance qu'Alice Miller apporte dans "Notre corps ne ment jamais", la santé de nos relations, de notre politique, de nous mêmes et de nos enfants, et celle de tous ceux avec qui nous avons des contacts, pourrait être améliorée.

Lucien X.Lombardo, docteur, est un professeur au département de sociologie et de justice criminelle à l'ancienne université Dominion.



Barbara Rogers, auteur de "Screams from Childhood"

Le livre "Notre Corps ne Ment Jamais" d'Alice Miller est une provocation pour ceux qui ont l'intention de nier qu'il y a une relation entre comment les enfants sont traités et comment ils vivent, plus tard en tant qu'adultes, leurs vies. Ils vont se battre contre ce livre avec ces tristes croyances, qu'ils ont appris dans leur enfance et jamais remis en question ou laissées de coté. Mais pour ceux pour qui ces connexions sont un fait et qui souhaitent explorer leur propre passé, leur propre vie et les souffrances de l'enfance, ce livre apporte un grand soulagement, même une libération.

En consacrant sa vie à la recherche et à l'écriture, Alice Miller a gagné une grande force et liberté intérieur. Dans ce livre, elle questionne courageusement la morale traditionnelle et nous amène à nous confronter à la douleur de notre vie dont les enfants ont soufferts de leurs parents. Ses profonds éclaircissements sur cette relation vitale crée une vision véritable d'un être humain et de sa contrainte à être destructeur et auto destructeur. Sa vision de l'humanité conduit à une nouvelle ère, ou la source de la souffrance humaine inutile est reconnue avec force d'émotions.

Comme une prison invisible, le 4eme commandement confine beaucoup de gens dans des relations mensongères avec leurs parents, dont ils souffrent souvent. Abusés et maltraités dans l'enfance, ils s'efforcent, même durant leurs vies d'adultes, d'atteindre et même de plaire aux parents cruels, qui ne veulent pas les comprendre et les soutenir, qui ne se soucient pas de leur bien être.

Aussi longtemps qu'ils sont sous le charme de ce commandement, ils souffrent aussi souvent de façon similaire dans d'autres relations avec des proches, refusant leur vérité et la réalité comme ils ont du le faire étant enfants avec leurs parents. Mais il y a un puissant témoin à la souffrance que nous endurons à travers des relations hypocrites, douloureuses - notre corps. Alors que nous sommes entrainés à suivre ces attentes morales à honorer nos parents, quelque soit la façon dont ils nous ont traités étant enfant ou maintenant adultes - le corps refuse de le faire. Encore et encore, il essaie de communiquer l'expérience tragique que nous portons caché à l'intérieur, dans l'inconscient. Alice Miller nous invite à nous écouter et à comprendre nos corps et nous même avec amour en nous éloignant d'un commandement destructeur qui nous dit que nous devons honorer ceux qui nous causent du mal et qui nous blessent.







Tract promotionnel de l'éditeur

W. W. NORTON & COMPANY, INC.

"Les arguments d'Alice Miller sont lucides, logiques et tout a fait convaincants." - Elaine Kendall, Los Angeles Times Book Review

"Alice Miller rend extrêmement claire pour une majorité ce qui a été reconnu seulement par une minorité: la douleur extraordinaire et la souffrance psychologique infligée sur les enfants derrière le déguisement de l'éducation conventionnelle." - Maurice Sendak, auteur de "Where the Wild Things Are"

"Comme Alice Miller le sait et le dit clairement, le corps se rappelle toute la douleur et la souffrance de l'enfance. Les lecteurs vont trouver dans ce livre beaucoup de choses qui résonnent avec leurs propres expériences et apprendre comment se confronter à leurs traumatismes visibles et invisibles de leurs enfances." - Philip Greven, professeur émérite, Rutgers University, et auteur de Epargner l'enfant: les racines religieuses des punitions et impact psychologique de l'abus physique 


"Dans son livre brillant, Alice Miller utilise la vie de gens célèbres comme Marcel Proust et Virginia Woolf, pour nous apprendre à tous un concept qui est commun à toutes nos vies - que les traumatismes non guéris créent des maladies. J'ai adoré ce livre." - Mona Lisa Schulz auteur de The New Feminine Brain and Awakening Intuition 

Depuis sa rupture révolutionnaire dans l'étude des traumatismes de l'enfant sur la personne adulte dans la fin des années 1970, explicité dans ces livres novateurs comme "Le Drame de l'Enfant Doué" et "Libres de Savoir", Alice Miller est restée à la pointe de la recherche en psychothérapie dans l'héritage des traumatisme de l'enfance sur le comportement adulte. Son livre fascinant, plein de compassion, offre des études de cas d'individus ordinaires et de génis accomplis pour examiner les effets de l'éducation cruelle sur le bonheur à long terme de l'individu. "Notre Corps ne Ment Jamais", est le travail le plus éclairant et convainquant à ce jour, apportant des preuves évidentes que c'est seulement en reconnaissant les tords qui nous ont été faits en tant qu'enfants innocents que nous pouvons aller de l'avant pour vivre une vie bien remplie et en bonne santé. Faire le contraire, ignorer la vérité pour protéger notre famille et se conformer aux normes de la société, endommage pas seulement notre moi mais notre corps lui même.

Nos réponses quotidiennes au monde peuvent être divisées entre l'aspect physique et émotionnel, encore que ces deux catégories ne soient pas autonomes.

Notre santé est souvent endommagée par des sentiments réprimés depuis longtemps de traumatisme émotionnel, de la colère d'etre battu ou autre chose, ce sont des blessures que nous n'avons jamais traité consciemment parce que ça pourrait briser des habitudes sociales. Au fil des ans et depuis l'enfance, les sentiments d'humiliation, de rage et d'impuissance peuvent s'envenimer si nous insistons sur le souvenir d'une éducation heureuse, non traités, ces sentiments vont éventuellement se manifester d'eux mêmes dans une maladie fatale. Tel fut le cas, montre Alice Miller, avec des auteurs brillants comme Arthur Rimbaud, Virginia Woolf et Marcel Proust.

Rimbaud a souffert d'une mère malveillante et insupportable qui l'a conduit à une addiction à la drogue, à des voyages agités, et un dégout de soi qui lui ont finalement fait abandonner l'écriture et conduit aux affaires, il est mort à 37 ans d'un cancer. Virginia Wolf a commis un suicide après avoir accepté le fait que d'avoir été molesté par son frère était de sa faute - le résultat de ses propres fantasmes (délires) sexuels d'après la théorie Freudienne. Une mère étouffante a empêché Proust de publier son travail principal "A la recherche du temps perdu" jusqu'après sa mort par peur que son réquisitoire incisif des valeurs bourgeoises offense sa mère; victime d'asthme depuis son enfance, il mourut deux mois après sa publication.

Tous ces auteurs sont morts trop jeunes, refusant de reconnaitre que leurs ressentiments à l'égard de leurs parents étaient légitimes, que la société adopte ce 4ème commandement, "Honore ton Père et Ta Mère", n'est pas infaillible, mais même dangereux. Alice Miller poursuit sa recherche des manifestations des traumatismes de l'enfance dans la société contemporaine, des abus à l'anorexie mentale. Plus urgent, elle nous presse de rechercher un traitement thérapeutique sans jugement et compréhensif, de peur que nous aussi infligions les crimes de nos ainés à nos générations futures.

Notre Corps ne Ment Jamais est un livre de guérison, et son message continue les recherches importantes de son premier livre "Le Drame de l'Enfant Doué" qui ont conduit Alice Miller a gagner une renommée mondiale. Dans tous ces écrits, Alice Miller prouve qu'elle est une courageuse pionnière en explorant le plus taboo des sujets psychologiques - l'éducation cruelle des parents. Son travail est remarquable pour son brillant éclaircissement sur la psychologie des plus grands penseurs de l'histoire occidentale et son portrait des dommages individuels sur le long terme des maltraitances des enfants, de ses patients à elle même. En offrant une analyse systématique de comment doit être une thérapie et comment vivre en dehors des traditions d'une société gouvernée par le 4ème commandement, Notre Corps ne Ment Jamais est une lecture nécessaire pour toux ceux qui veulent vivre leur vie d'une façon plus éclairée et compatissante.





Tiffany Fox, amazon review, 17 Mars 2006 

Ce livre a changé ma vie

Après avoir erré durant les dernières années dans un brouillard de dépression, de vide et de relations insatisfaisantes, j'ai commencé de voir un conseiller qui m'a recommandé ce livre. Je n'exagère pas quand je dis qu'il a changé ma vie. De plus loin que je me souvienne, j'avais idéalisé mes parents et mon enfant, sans réaliser la myriade de façons subtiles dont mes parents narcissiques ont refusé que j'exprime mes vrais sentiments et mon vrai moi. Garder tous ces sentiments depuis l'enfance, dans un effort pour gagner l'amour de mes parents et les protéger de mon vrai moi, a empoisonné mon corps et mon esprit. Aussi longtemps que nous essayons de cacher nos vrais sentiments, ils se font connaitre de diverses façons à travers la souffrance, à la fois émotionnelle et physique. C'est le postulat du livre d'Alice Miller.

Une fois que nous permettons à ces véritables sentiments d'être entendus, et que nous offrons de l'attention et de la compassion à notre vrai moi - plutot que la facade que nous avons crée pour plaire aux autres, à savoir nos parents, alors ce moi n'a plus besoin de crier pour de l'attention à travers la souffrance de nos corps et de nos esprits. Un nouveau monde d'expérience, d'expression, et de vie s'est ouvert à moi maintenant que je suis capable de reconnaitre toute la rage, le désespoir, le chagrin, et le besoin d'etre entendu que je n'avais jamais été capable d'articuler jusque là. Maintenant, je n'ai plus peur de moi et ressent mes sentiments qu'ils soient bons ou mauvais, sans peur de l'abandon. Je recommande fortement ce livre et les autres d'Alice Miller a tous ceux qui doivent traiter la dépression, des difficultés de communication avec les autres, et des sentiments de vie et d'insatisfaction dans leur vie."

dimanche 9 octobre 2011

Présentation de Le Travail d'Alice Miller

Le texte suivant est l'appendice a l'article "Journal Anglais de Médecine Générale" qui résume très clairement le travail d'Alice Miller, voilà pourquoi je l'indique ici de façon "autonome" indépendamment de l'article en question et pour ceux qui n'auraient pas le temps ou l'envie de lire le long article en entier. Il est nécessaire de préciser que le terme "A" utilisé dans l'article fait référence à un patient, souvent étiquetté incurable parce qu'on ne sait pas comment le guérir.

"La Pensée d'Alice Miller

Alice Miller est une psychothérapeute. Elle est intéressé dans l'importance des émotions dans la compréhension d'un comportement apparemment irrationnel. Sa thèse est que notre vie émotionnelle gouverne notre comportement. Un comportement en apparence irrationnel devient explicable une fois que l'on comprend la vie émotionnelle de la personne.

A.Miller croit que nos émotions sont formées dans notre petite enfance. Si nous avons des enfances heureuses alors nos émotions se développement naturellement et nous nous comportement de façon rationnelle. Si par contre nos enfances ont été malheureuses, le résultat d'un abus physique, sexuel ou émotionnel, notre monde émotionnel est endommagé. Des adultes endommagés émotionnellement peuvent nuire à eux ou aux autre ou souffrir avec des maladies psychosomatiques. Pourquoi ça ?

Les enfants qui sont abusés sont dans une situation dangereuses et terrifiante. Les enfants ont besoin de croire que leurs parents les aiment. Si ils réagisse de façon naturelle à l'abus en montrant leur colère et leur indignation, ils risquent d'être à nouveau abusés par leurs parents. L'enfant abusé, "A", réprime sa colère et son indignation et ne le sent pas consciemment. C'est une réponse de survie aux parents abuseurs qui améliore le bien être de "A" tant qu'il est dépendant d'eux. En réprimant sa colère est en se convaincant que tout est vraiment OK, "A" ne contrarie pas ses parents et augmente ses chances qu'ils continuent de lui donner des bonnes choses comme de la nourriture et une maison. "A" s'aide aussi à gérer une situation intolérable.

Quand "A" grandit la situation change. La répression de la colère n'est plus nécessaire et en fait est contre productive pour son bien être. Malheureusement, parce que "A" est lui même inconscient de la colère elle va probablement restée réprimée. Il vit avec la colère inconsciente à l'intérieur de lui et est contraint à l'exprimer d'une certaine façon. La colère peut être réprimée contre soi même (dans la dépression, l'auto mutilation ou maladie psychosomatique), ses enfants (en tant qu'abus de l'enfant), ou envers qui il a du pouvoir (dans la violence ou l'intimidation). Inversement il peut refaire l'expérience de sa propre colère en développant des relations avec d'autres gens qui vont l'abuser.

Cette colère inconsciente est habituellement inadaptée dans la vie adulte. Elle cause des dommages à "A", ses enfants et les autres. Elle ne joue plus aucun rôle utile. Si "A" est capable de reconnaitre consciemment sa colère et de l'exprimer directement alors il peut être capable de se libérer de la compulsion à nuire aux autres et à lui même. A.Miller pense que les gens comme "A" peuvent être aidés en communiquant avec des gens qui comprennent son expérience. C'est le but d'une thérapie.

Les médecins généralistes voient beaucoup de patients qui ont soufferts de certaines formes d'abus et l'expriment sous forme de dépression, d'auto mutilations ou des maladies psychosomatiques. "A" peut nous rendre "malades" si nous essayons de comprendre son comportement sur un niveau superficiel rationnel. Cependant si nous sommes capables de sentir les expériences émotionnelles qui se cachent derrière le comportement de "A" alors ça peut être thérapeutique.

Dr Judith Burchardt"

mercredi 5 octobre 2011

Les Témoins Eclairés Revisités par la Science

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "enlightened witness revisited by science".

"Vous nous demandez ce que nous pensons de l'article que vous nous avez envoyé. Je sens personnellement qu'il est mieux d'admettre 10% de la vérité que rien du tout. Mais je préfère bien sur qu'on en admette 100%. Et certainement avec moins de mots que ça a été fait ici. Le manque de sérotonine n'est pas la cause de la dépression mais l'un de ses symptômes. Et la cause n'est pas génétique, c'est la nécessité de réprimer une émotion forte, comme la rage et la tristesse dans une famille abusive. Et le "soutient social" ne fonctionne pas tant qu'il y a autant de peurs de reconnaitre le rôle dévastateur de parents abusifs qui apprennent à leurs enfants depuis le début de leur vie à supprimer leurs émotions vitales, de ne pas crier, de ne pas pleurer, d'apprendre à obéir, etc. Un témoin éclairé, par contraste, est une personne qui peut écouter la victime avec indignation, sans être effrayé par son histoire."

Version Originale:

AM: You are asking what we think about the article you sent us. I personally feel that it is better to admit 10% of the truth than nothing. But I prefer of course that one admits 100%. And definitely with fewer words than it has been done here.
The lack of serotonin is not the cause of depression, it is one of the symptoms. And the cause is not genetic, it is the necessity to repress strong genuine emotions like rage and sadness in an abusive family. And the "social support" will not work as long as there is so much fear to acknowledge the devastating role of abusive parents who teach their children from the beginning of their lives to suppress their vital emotions, not to cry, not to scream, to learn obedience etc. An enlightened witness, in contrast, is a person who can listen to the victim with indignation, without being scared by her story.

Continuation du Chemin Vers le Véritable Soi

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Continuation of The Journey Home to Our True Self".


"Merci beaucoup de votre courrier, il est tellement vrai. Vous écrivez: "J'ai été terrorisée de sentir que je devais aimer ma mère ! J'ai réalisé qu'une part de moi essayait de l'aimer et que je ne ressentais pas d'amour pour elle. J'ai seulement senti de la peur toute ma vie, la peur de ma mère, pas d'amour. Quand j'ai laissé ça partir de mon corps, cet tentative de forcer le sentiment d'amour, un changement majeur s'est produit. Depuis ce temps là mes jours sont libre de cette anxiété récurrente." Avec ces quelques mots vous décrivez une situation que probablement des millions de gens ont partagés avec vous sans avoir le courage de le dire. Je suis si heureuse que vous ayez finalement pu sentir cette pression et la rejeter et que vous puissiez maintenant sentir la libération que vous pouvez trouver quand vous décidez d'être vrai envers vos véritables sentiments actuels sans vous mentir. Toutes les religions, cependant, nous demandent l'opposé. Comment tant de gens peuvent ils croire en un Dieu qui veut que nous mentions à nous mêmes et appeler ça une vertue ?"
Version Originale:

AM: Thank you so much for your letter, it is so true. You write: “I had been terrorized to feel I must love my mother! I realized that a part of me was trying to love her and that I did not feel love for her. I only felt fear my entire life, fear of my mother, not love. When I let this go from my body, this attempt to force the feeling of love, a major shift happened. Since that time my days are free from this undercurrent of anxiety.” With these few words you describe a situation that probably millions of people would have shared with you without having the courage to voice it. I am so glad that you could eventually feel this pressure and reject it and that you now can feel the liberation you can find when you decide to be true to your real, actual feelings without lying to yourself. All religions, however, demand from us the opposite. How can so many people believe in a God that wants us to lie to ourselves and call these lies a VIRTUE?

Association Pour Enfants Abusés

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Napac".
Dans le courrier, la personne dit que le plus grand crime contre les femmes est de les empêcher de rester s'occuper de leurs enfants pour aller travailler mais aussi qu'elle fut abusé par son père militaire qui était dans l'armée d'angleterre dans les années 60/70 et qu'il y avait des rituels sataniques, des parties (réunions) de pédophiles et dit aussi que c'est d'avoir réussi à parler à une enseignante qui a sauvé sa vie (c'est tellement rare qu'un enseignant se soucie de la vie d'un enfant que c'est à souligner, il s'agit sans doute de l'exception qui confirme la règle, de nombreux enseignants font croire qu'ils sont du coté de l'enfant, qu'il l'aident mais en réalité font tout le contraire...). Ces allégations d'abus spécialement dans les institutions en grand bretagne rejoigent des témoignages que je ne peux qu'évoquer brièvement ici que l'angleterre serait le centre d'une ancienne "fraternité" (secte: illuminatis, france maçons, etc ) très puissante faite de gens de grand pouvoir, et rejoignent aussi ceux d'un réseau de pédophilie européen impliquant des hauts personnalités toujours couvertes par les politiques et les juges (qui en font eux même partie) lorsque ces scandales éclates:


"AM: Merci pour votre courrier. Tout y est censé. Et il montre combien nous pouvons changer même dans la plus tragique des situations si la seule personne (notre professeur ?) est clairement, sans aucun but ni pédagogie, du coté de l'enfant maltraité. Malheureusement, cette attitude est très rare. Aucun de nos présidents, leader religieux, Papes, et d'autres personnes de pouvoir, même aucun philosophes, réalisateurs de films bien connus et acteurs ne semblent voir que les enfants sont partout maltraités, torturés, chaque jour, chaque minute et que de ce fait ils ont besoin de notre action pour sauver leurs vies comme l'a fait votre enseignante, et aussi pour sauver notre futur des criminels et des dictateurs fous."


Version Originale:

AM: Thank you so much for your letter. Everything makes sense in it. And it shows how much we can change even in the most tragic situations if only one person (your teacher?) is clearly, without any buts and pedagogy, on the side of the mistreated child. Unfortunately, this attitude is so rare. None of all our presidents, religious leaders, Popes, and other people in power, even none of the philosophers, well known authors, film-makers, actors seem to SEE that children all around are being mistreated, tortured, daily, every minute, and that this fact needs our ACTIVITY to save their lives as did your teacher, and also to save our future from criminals and mad dictators.

Le Détachement des Parents

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Detachment from Parents".

Il est logique et correct que si vous n'avez pas eu de bon attachement étant enfant vous allez le rechercher toute votre vie dans l'espoir d'avoir ce dont vous avez si douloureusement manqué quand vous en aviez le plus besoin. Ainsi vous ne pouvez pas vous détacher facilement et attendez que vos parents changent, jusqu'à ce que vous ayez senti en thérapie combien vous avez souffert à cause de votre manque d'attachement, et surmonté cette perte. Attendre pour qu'ils changent va seulement augmenter votre dépendance à vos parents parce que habituellement ils ne changent pas. Et même si c'était le cas, vous aurez toujours besoin de sentir et de comprendre la douleur du petit enfant, abandonné et blessé, que vous étiez alors pour que vous puissiez comprendre et résoudre votre situation difficile actuelle. Une fois adulte, vous n'avez pas besoin de parents abusifs, pas du tout. Ce n'est que dans l'enfance qu'il n'y avait pas d'autre choix.

Version Originale:
AM: It is correct and logical that if you didn't have a good attachment as a child you will look for it your whole life in the hope that once you will get what you so painfully missed when you needed it most. Thus you can't easily detach yourself and are waiting that your parents CHANGE, unless you have felt in your therapy how much you suffered because of your lack of attachment, and overcome this loss. Waiting for their change will only increase your dependency on your parents because usually they don't change. And even if they did, you still need to feel and understand the pain of the SMALL, abandoned and hurt child you once were so that you can understand and resolve your plight of today. As an adult you don't need abusive parents, not at all. Only in childhood there was no other choice.

mercredi 14 septembre 2011

Une Mot de Gratitude

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "A note of gratitude".

Merci pour votre lettre, pleine de détermination, de conscience et de clarté. Il est impossible de surmonter les agression de votre père et les mensonges de votre mère, ou les deux, sans beaucoup de rage que vous avez du réprimer durant si longtemps au prix de votre corps. Heureusement, vous pouvez sentir et comprendre cette rage maintenant, merci à l'empathie de votre conseiller, donc vous devenez de plus en plus libre de vivre vos sentiments authentiques. Félicitations.

Version Originale:

AM: Thank you for your letter, full of determination, consciousness and clarity. It is impossible to overcome the aggressions of your father and the lies of your mother, or both, without a lot of rage that you had to repress over such a long time at the cost of your body. Fortunately, you can feel and understand this rage now, thanks to the empathy of your counselor, so that you become more and more free to live your authentic feelings. Congratulations.

Maisons de Soins

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Nursing Homes".

Alice Miller dit que les mots peuvent être plus forts que les armes qui montrent de la peur plutôt que du courage, mais souvent c'est (malheureusement) la peur la plus forte et qui domine.

Extrait du courrier sur la question des maltraitances des enfants et de leur traitement par les gouvernements, ici celui du canada qui comme presque partout, ne s'en soucient absolument pas mais veulent donner l'impression du contraire:

"Même au Canada ou il est souvent dit que c'est le meilleur endroit au monde ou vivre, les abus et les maltraitances des enfants ne sont pas reconnus et traités convenablement dans ce pays non plus. Après trop d'années avec des traitements inadaptés pour des abus d'enfants et des négligences, j'ai trouvé un thérapeute qui vit en temps réel sans Mais.
Récemment, il était aux nouvelles que les séniors dans les maisons de retraite s'abusaient les uns les autres à un rythme alarmant. Ils semblent vouloir appeler ça démence.
Ma question est celle ci, est-ce que ça peut être un résultat direct d'adultes ayant passés leur vie avec des abus de l'enfant non résolus et maintenant s'abuser les uns les autres est un moyen de faire face. Si tel est le cas, c'est très triste.
Le gouvernement ignore les abus d'enfants tout le temps et clame le contraire.
Cette année quand le premier ministre Steven Harper s'est rendu en Afghanistan avec tous ses gardes du corps en ayant l'air si fier et populaire, je lui ai demander de se rendre dans les lieux au Canada ou les enfants sont abusés, pour qu'il se sente lui même comme ces enfants, et ensuite qu'il vienne me dire si il se sentait plus en sécurité en Afghanistan ?
Comme d'habitude, mes commentaires ont été effacés par quelqu'un de sa correspondance."




"Vous avez bien fait. Même si ils jouent à être sourds, quelque chose peut cependant les ennuyer si ils reçoivent souvent assez de messages comme les votres. Nous n'avons pas d'autre choix que d'écrire et espérer qu'un jour la vérité sera écoutée. Les mots peuvent être plus forts que les armes qui montrent plutôt de la peur que de la force."

Version Originale:

"Even in Canada where it is often portrayed as the best place in the world to live, child abuse and mistreatment is not being acknowledged and adequately treated in this country either.
After way too many years with inadequate treatment for child abuse and neglect, I find a therapist who lives in real time with no Buts.
Recently it was on the news that seniors in nursing homes were abusing each other at alarming rates. They seem to want to call it dementia.
My question to you is this, could this be a direct result of adults living a lifetime of unresolved child abuse and now striking out at each other as a way to cope.
If so, this is very sad.
The government ignores child abuse all the time and claims otherwise.
This year when Prime Minister Steven Harper was wandering thru Afghanistan with all his body quards looking proud and popular, I asked him to walk thru the places in Canada where children where being abused, to put himself into the feeling state of these children, and then tell me if he felt safer in Afghanistan?
As usual my comments were brushed off by one of his correspondence people."

"AM: You have done well. Even if they play being deaf, something may however bother them if they receive OFTEN ENOUGH messages like yours. We have no other choice than to write and to hope that one day the truth WILL BE LISTENED TO. Words can be stronger than arms which rather show fear than strength."

Une Lettre Pour Mon Père

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "a letter to my father".

"Chère Mme Miller,

J'ai écrit une lettre à mon père et je me sentirais très honorée que vous acceptiez de la mettre sur votre site web. Votre travail et les nombreux témoignages de progrès et les courriers des lecteurs m'ont donnés la force de faire face aux moins une fois dans ma vie aux abuseurs et à leurs connaissances - en communiquant avec les autres ce que j'ai vécu. Jusqu'à maintenant j'étais tellement intimidée que je suis restée silencieuse. Je me sens toujours embarassée d'avoir été abusée, même si ce n'était bien sur pas honteux de ma part. Peut être que je peux contribuer avec ma lettre à ce que les autres victimes d'abus d'enfant trouvent aussi le courage de faire confiance à leur perception et d'affronter la terrible et pénible vérité. Cela serait très important pour moi. Je vous souhaite, votre équipe et les lecteurs de vos livres et de votre site web le meilleur.



Une lettre Pour Mon Père

A l'heure ou j'écrit cette lettre, nous n'avons pas eu de contact depuis 12 ans, et c'est bien comme ça. Mais il y a quelque chose que je veux néanmoins te dire. Jusqu'à ce que j'ai 30 ans, tu m'a crié dessus, tu m'a ridiculisée, tu m'a diffamée comme étant anormale dès que j'ouvrais la bouche. Tu as voulu m'intimider et me rendre silencieuse - le témoin et la victime de la maltraitance la plus cruelle de l'enfant. Alors, je n'ai pas voulu voir. Je vivais dans l'espoir absurde que si je m'exerçais je pourrais récupérer un peu d'amour parental et de reconnaissance.
Ce souhait était peut être naif, mais d'un autre coté aussi pardonnable considérant l'énorme déficit émotionnel, dont une enfance marquée par l'exclusion, que la négligence et d'incessants abus physiques entrainent.
Sur cette triste indigence, je t'ai idéalisé, ma mère un peu moins, toi beaucoup plus. Encore et encore, j'ai essayé de comprendre, de qualifier et d'excuser ta cruauté, et ta froideur émotionnelle. Je ne voulais pas voir que ton mariage était un rempart sadomasochiste et ton apport émotionnel n'a rien fourni d'autre.
Durant et après votre divorce, je me suis senti terriblement désolée pour vous deux, ma mère parce que j'ai du regarder son déclin dans la schizophrénie, sa décadence et son agonie tous les jours, toi parce que ta vie était tellement ratée. Je me sentais responsable pour ton bien être et ton bonheur et j'ai fait tout ce que je pouvais, vraiment tout ce que je pouvais, pour vous rendre tous les deux et moi même heureuse.
Je t'ai accueillie avec un amour sans limites et une confiance sans limites, comme tous les enfants. Ce que j'ai eu en retour de toi était une froideur émotionnelle, la haine, le mépris, la cruauté et l'exploitation narcissique. Durant la dernière année, j'ai occasionnellement senti le regret de ne pas avoir réussi à vous dénoncer les deux à la police - toi à cause de ton échec à porter assistance, elle à cause de ses attaques et tentative d'homicide involontaire.
Tu nous a laissé enfants, un de 2 ans et un de 7 ans, seuls avec une psychopathe, sans perdre une seule pensée sur le danger dans lequel nous étions. On ne peut pas imaginer ce que ressent un enfant dont la vie est entre les mains d'une personne qui est une schizophrène paranoïaque, qui
n'a aucune idée de sa maladie, qui est très agressive, suicidaire et parfois tellement confuse qu'elle n'est pas capable de former des phrases complètes. C'était un enfer , et je n'exagère pas. Elle était complétement imprévisible. J'étais terriblement effrayée de ses accès de rage, des choses bizarres qu'elle allait faire ou dire, inhumaine, ses grands yeux de zombis grands ouverts.
Si elle ne se servait pas de nous comme un mur de lamentations ou une poubelle pour ses idées délirantes, sa communication avec moi était restreinte à des commandes, des insultes, des interrogations ou des passages à tabac. Quand je pense à ces années, je ne peux pas me rappeler un seul moment de paix. Pas une fois je n'ai eu une discussion avec elle, lui ai dit mes pensées, mes désirs et mes souçis. Son language était la violence. Elle me battait plusieurs fois pas jour, même le matin, avant que j'aille à l'école, on me donnait une raclée. Même au milieu de la nuit, elle allait ouvrir la porte de la chambre et m'attaquait. Elle était habituée à me frapper avec ses poings ou avec n'importe quel type d'objets - pantoufles avec un talon en bois - jusqu'à ce que ses bras fassent mal, et elle était habituée à crier au rythme des coups: "Je vais te battre à mort, Je vais te battre à mort." J'avais toujours peur qu'un jour elle me batte à mort moi ou le plus petit. Et c'est presque arrivé.
Les causes de ces orgies de passages à tabac ? J'étais battue parce que juste une fois, je n'avais pas gagné un prix à la compétition de dessin. J'étais battue parce que j'avais parlé trop lentement ou trop vite. J'étais battue parce que j'avais seulement rapporté à la maison un B de la classe de test. J'étais battue parce que je n'avais pas de style. J'étais battue parce que je fréquentais une fille trisomique. J'étais battue parce que j'avais eu un rhume. J'étais battue parce que j'avais comploté contre elle. J'étais battue parce que j'avais transporté les deux seaux de charbon séparément que je devais porter dans les escaliers au 4ème étage quand j'avais 8 ans. J'étais battue parce que j'avais dit quelque chose de gentil sur ma grand mère. J'étais battue parce que j'avais accueillie un voisin dans le hall. J'étais battue parce que je rappelais mon père à ma mère. J'étais battue parce que j'étais blamée pour le divorce de mes parents. J'étais battue parce que j'étais toujours nerveuse. J'étais battue parce que je prétendais qu'il n'y avait pas de problème dans sa tête. J'étais battue parce que j'avais toussé alors qu'elle m'avait interdit de tousser plusieurs fois.
J'étais battue parce que je suis revenue avec un bras cassé et qu'elle n'a pas jugé utile de m'emmener chez le médecin... Dois je continuer ? Mon corps était parsemé de contusion et d'ecchymoses. Ca a duré 9 ans ... 9 ans d'enfer.
Et oui, ma mère m'a une fois vraiment cassé l'os de mon nez, même si tu as encore étiqueté ça comme mon imagination. J'avais 10 ou 11 ans. J'étais assise sur un tabouret blanc de salle de bain quand le coup est venu. C'était un dimanche après midi, et je voulais aller rendre visite à une amie d'école ce qui l'a évidemment provoquée. En premier, j'ai été brièvement inconsciente, et quand je suis revenue à moi, je saignais du nez comme un cochon. Toute la baignoire était rouge, sous la baignoire un lac rouge assez long se formait et ma mère cria que je devrais tenir ma tête au dessus de la baignoire, sinon, j'allais tout salir. Ca me faisait terriblement mal, tellement que je pouvais à peine le supporter. Les deux matins suivants, il y avait des trainées de sang sur ma taie d'oreiller. Pendant des semaines, mon nez saignait encore et encore, parfois au milieu de la rue, et des gens préoccuppés passant à coté me demandaient si ils devaient m'emmener chez le médecin - ce qui était extrêmement embarrassant. Je me rappelle aussi le bruit désagréable de craquement qui est apparu durant les 2 semaines suivantes quand j'ai craqué mon os du nez d'avant en arrière. Dans tous les cas, la fracture était alors clairement visible sur une image a rayon x - autant que sur mon visage.
Est-ce que tu te souviens comment ma mère avait prévue dans son obcession de tuer B., moi même et elle même ? Tu le savais et tu n'a rien fait. Ensemble avec nous, elle voulait sauter en bas d'un gratte ciel. B. et moi nous sommes assis en chaussure de rue et en veston dans le salon, attendant l'ordre d'y aller, pendant qu'elle t'appelait au téléphone pour t'informer des ses intentions. Elle voulait se tuer elle et les enfants, dit elle, si tu ne revenais pas vers elle. Si je me souviens bien, tu as répondu que tu ne pouvais pas être victime de chantage et tu a raccroché. Tu savais dans quel danger j'étais, tu connaissais son état d'esprit. Une fois adulte, je t'ai une fois parlé de cet incident, comme tu te rappelles certainement. Je t'ai demandé pourquoi tu n'a pas appelé la police. Tu t'es emporté et m'a crié dessus que j'aurais pu appeler moi même la police. N'as tu pas honte de toi, au moins un petit peu ? Non, je n'aurais pas pu appeler la police. J'avais 8 ans et je devais gérer quelqu'un qui était violent, une schizophrène enragée qui avait un grand avantage physique sur moi. Tu aurais du appeler la police et informer la protection de l'enfant. Je suis toujours perplexe quand je pense au danger que chacun de vous, autant que les autres, représentait pour la vie de vos enfants. Et je ne souhaite pas poursuivre la question de savoir si nous les enfants ne t'intéressions simplement pas ou si tu espérais te débarrasser de nous de cette façon.
Tu as toujours seulement pensé à ton propre bien, t'éloigner dans un endroit sûr. Tu nous a laissé à elle parce que tu espérais qu'alors elle allait évacuer sa rage sur nous et non sur toi. Quelle lacheté de se cacher derrière des petits enfants. Plus tard, tu as toujours clamé que ce n'était pas si difficile pour nous, et de toute façon, nous ne voulions pas qu'il en soit autrement, donc nous étions presque à blâmer. Coupables - afin de redresser cette méchante et lâche dénaturation des faits - nous les enfants n'étions pas coupables. Tu étais coupable et à blâmer. Coupables étaient les confidents silencieux dont la sympathie ne s'étendait pas plus loin que calomnier nos problèmes de développement, nos conditions hygiéniques, nos déficits émotionnels et cognitifs.
J'ai clairement vu, haïs et méprisé déjà à 9 ans la bestialité de ma mère. Pendant longtemps j'ai essayé de trouver des explications et des excuses pour ton comportement. Et toujours aujourd'hui j'ai des problèmes à imaginer comment est fait l'esprit d'un homme qui permet à ses enfants d'être torturés et si besoin tués - et qui n'en pense rien. C'est monstrueux. Je pense que tu a simplement manqué de capacité de compassion et d'empathie. Tu a nié notre douleur, notre peur mortelle, notre solitude pour éviter tes responsabilités envers nous. Tu ne nous voyais pas comme des être humains. Déjà enfants, tu nous voyais comme étant avilis, anormaux et mauvais, des rejets de l'humanité pour ainsi dire, dont tu avait honte devant les autres gens et dont la qualité inférieur justifiait que l'on ne prenne pas soin d'eux. Nous étions les déchets produits par un mariage que tu voulais volontiers seulement oublier. Personne n'aime les ordures. Personne n'a besoin de prendre la responsabilité des ordures. On en dispose simplement ou ça ne dérange personne et ou personne ne doit les voir, n'est-ce pas ?
Quand j'ai emménagée avec toi sur place - je n'avais pas d'alternative - et essayée de rester loin d'elle et que j'avais déjà 16 ans et que j'étais désespérée , j'aurais besoin de ton support, ta compréhension, ton respect, ton affection pour faire face à mes expériences très douloureuses.
Combien tu t'es senti héroïque et exploité, seulement parce que tu as du m'abriter pour quelques années dans ton appartement. Et tu m'a utilisé, exactement comme ma mère, pour te décharger de ta haine et de tes agressions sur moi. J'étais faible, désespérée et détruite; j'étais la victime idéale. Tu adorais me tourmenter. Tu justifiais tes attaques en clamant que j'étais mauvaise, stupide, dérangeante, agressive, et anormale. Non, je n'étais rien de tout ça; J'étais une souris soumises et effrayée.Ce qui t'ennuyait vraiment à propos de moi était simplement le fait que j'existais. Tu avais peur que je parle aux autres des maltraitances; tu as tout couvert et m'a rendu silencieuse. Tu m'a engueulée, diffamée, ridiculisée, humiliée, violé toutes mes limites jusqu'à ce que je sois proche de commettre un suicide. A un certain point, je ne pouvais pas le supporter plus longtemps. Tu as minimisé le pouvoir que tu avais alors sur ma misérable, petite existence. Ce que tu as fait alors avec moi - l'enthousiasme sadique avec lequel tu a essayé de ruiner mon estime personnelle, ma personnalité, l'ensemble de ma vie déjà humble de toute façon, avec lequel tu as détruit toute les belles expériences, chaque succès, chaque moment heureux pour moi - c'était aussi pathétique que les abus physiques durant les précédentes années.
Tu ne pouvais pas supporter que quelqu'un m'aime, quand quelque chose de bien m'arrivait, quand j'étais heureuse. Quand une fois je t'ai demandé ce que tu avais contre le fait que j'ai une vie normale, tu as répondu: "Pourquoi devrais tu être meilleure que moi ?" Pour une fois, tu as été honnête. Tu voulais que je sois mauvaise parce que toi même tu étais mal en point. Hors de la malveillance, tu voulais me voir souffrir. Je dois dire - dans le choix de mes parents le destin a profondément marqué les céramiques.
Ce que ma mère a fait, toutes ces choses horribles, elle l'a fait sous l'influence de sa psychose. Ca n'excuse rien, mais au moins ça me permet d'avoir l'illusion que ce n'était son véritable moi réel, conscient, qui commettait ses atrocités. Mais ce que tu as fais et échoué de faire - c'est inexcusable. Que tu étais faible, surmené, désespéré, que tu étais effrayé, que tu étais toi même dans le besoin - ça aurait été pardonnable. Personne n'est né un héros. Mais si la faiblesse se mélange avec le sadisme, si l'on humilie, méprise et exclu ceux que l'on a transformés en victimes de la violence - ce n'est simplement rien d'autre qu'abominable. Tu avais toujours honte de moi, et tu ne m'a laissé aucune opportunité de le savoir, te souviens-tu ? Tu ne voulais même pas m'inviter pour ton 60ème anniversaire avec comme raison que, avec mon simple diplome d'université, je ne serais sans doute pas à l'aise avec tes invités ayant un doctorat. Si quelqu'un doit avoir parfaitement honte, ce n'est certainement pas moi.
Ce que j'avais encore à te dire, je l'ai dit. Vous m'avez tous les deux donné une enfance cauchemardesque et étant jeune, vous m'avez haïe et presque détruit ma vie, mais heureusement seulement presque. Les parents normaux veulent que leurs enfants aient une vie meilleure. Ce que vous voulez pour vos enfants vous revient. Et comme vous deux avez échoués tellement lamentablement, et péris à travers votre propre froideur et malveillance - chacun de sa propre façon - tout souhait de rédemption est inutile. Vue de très loin, vous semblez aussi pitoyables. Vous avez perdu; vous vous êtes perdu vous mêmes, vos enfants, votre humanité. Vous n'avez rien crée de bien; vous n'avez donné de l'amour à personne ou crée une raison de vous respecter. Vous étiez malheureux et rendu les autres malheureux. Vous avez gaché votre unique vie irrécupérable pendant que votre ancienne victime mène une vie heureuse, bien remplie, exempte de relations abusives. Je suis - et même si vous avez toujours été d'une opinion différente - un être humain précieux et aimant, et j'ai une vie dont je n'ai pas besoin d'avoir honte. Ma vie est meilleure que la votre.

AM: J'ai été profondément touchée quand j'ai lu votre lettre pour laquelle je vous remercie du fond du coeur. En même temps, je sens une sorte de reconnaissance pour le sort qui a aidé la petite fille vivante, brave et et brillante non seulement à survivre à cette terrible prison de ses parents épouvantables mais aussi pour aider à rester saine pour garder la lucidité et le courage inhabituel de voir et d'accuser, sans "mais", sans illusions, sans auto-trahison. Cette attitude ne peut être rencontrée que très rarement, et votre lettre va certainement aider d'autres à reconnaitre leur propre situation et à oublier les "mais". Si vous n'avez pas d'objection, nous pouvons publier votre lettre aussi en Anglais et en Français [NDT: Cette lettre a été originalement écrite et publiée en allemand, puis traduite en anglais, j'ai traduit le courrier en français parce que je ne l'ai pas trouvée en français sur le site d'alice miller contrairement à ce qui est annoncé.] Je voudrais le faire parce que ici, l'enfant à la force de parler aussi pour une infinité d'autres enfants qui sont forcés de porter les délires plus ou moins visibles de leurs parents durant des années et de les considérer comme normaux. Formés par cette ignorance, ils restent souvent aveugles aux souffrances de l'enfant durant toute leur vie et recommandent des punitions physiques. Ils travaillent pour des "recherches" insensées pour l'industrie pharmaceutique, organisent des guerres, produisent des films cruels et ne savent pas du tout qu'ils "vivent" toujours dans la prison de leur parents malades parce qu'ils n'ont pas le courage de voir à travers les illusions de leurs parents et donc continuent d'empoisonner le monde avec les toxines qu'ils ont du avaler étant enfants.






Version Originale:

I have written a letter to my father and would feel very honored if you want to put it on your readers’ mail website. Your work and the many progress reports and readers’ letters have given me the strength to face at least once in my life the abusers and those with joint knowledge – by communicating with others what I experienced. Until now, I have been so intimidated that I remained silent. I always felt embarrassed that I had been abused, although it was of course not my shame. Maybe I can contribute with my letter that other victims of child abuse also find the courage to trust their perception and to confront the grueling and painful truth. That would mean so much to me. I wish you, your team and the readers of your books and website all the best. L. P.

A Letter to My Father

By now, we have not had contact for twelve years, and that is just fine. But there is something that I nevertheless want to tell you. Until I was thirty years old, you shouted me down, you ridiculed me, you defamed me as abnormal as soon as I opened my mouth. You wanted to intimidate and silence me – the witness and victim of the most cruel child maltreatment.
Then, I did not want to see. I lived in the absurd hope that if I exerted myself that I would maybe catch after all a tiny bit of parental love and recognition. This wish may have been naïve, yes, but on the other hand also forgivable considering the enormous emotional deficit, which a childhood marked by exclusion, neglect and incessant physical abuse entails.
Out of this notorious neediness I have idealized you, my mother somewhat less, you somewhat more. Again and again, I have tried to understand, qualify and excuse your cruelty and emotional coldness. I did not want to see that your marriage was a sadomasochistic clinch and that your emotional endowment did not provide anything else. Above all, I could not grasp that you neither could give love to each other nor to your children.
During and after your divorce, I felt terribly sorry for both of you: my mother because I had to watch her decline into schizophrenia, her decay and her agonies every single day; you because your life was so messed up as well. I felt responsible for your well being and happiness and I did anything in my power, really anything I could, to make both of you and thus myself happy. I met you with boundless love and boundless trust, like every child. What I got in return from you was emotional coldness, hatred, contempt, cruelty and narcissistic exploitation.
During the last years, I have occasionally felt regret that I failed to report both of you to the police – you because of your failure to render assistance, her because of assault and attempted manslaughter.
You left us children, a two-year-old and a seven-year-old, alone with a psychopath, without wasting a single thought about the danger we were in. One cannot imagine what it feels like for a child to spend his life in the power of a person who is paranoid schizophrenic, who has no insight into her illness, who is highly aggressive, suicidal and at times so confused that she is not able to form complete sentences. It was hell, and I do not exaggerate. She was completely unpredictable. I was terribly afraid of her fits of rage, of the bizarre things that she would do and say, of her soulless, huge zombie eyes pulled wide open.
If she did not just use us as a wailing wall or garbage can for her delusional ideas, her communication with me restricted itself to commands, insults, interrogations and beatings. When I think of those years, I cannot remember one peaceful moment. Not once have I had a talk with her, told her of my thoughts, wishes and worries. Her language was violence. She beat me several times a day; already in the morning, before I went to school, I was given a drubbing. Even in the middle of the night, she would tear open the door of the nursery and attack me. She used to hit me with her fists or with any kind of objects – slippers with a wooden wedge-heel – until her arms were hurting, and she used to scream in the rhythm of the blows: “I will beat you to death, I will beat you to death.” I was always afraid that one day she would beat me or the little one to death. And it very nearly happened.
The causes for the orgies of beatings? I was thrashed because just for once, I had not gained a price at the drawing competition. I was thrashed because I had talked too slowly or too quietly. I was thrashed because I only brought home a B in the class test. I was thrashed because I had no style. I was thrashed because I hung out with a Down syndrome girl. I was thrashed because I got a cold. I was thrashed because I had plotted against her. I was thrashed because I had carried up the two buckets of coal separately that I had to carry up the stairs to the fourth floor when I was eight years old. I was thrashed because I had said something nice about my grandmother. I was thrashed because I had greeted a neighbor in the hallway. I was thrashed because I reminded my mother of my father. I was thrashed because I was to blame for my parents’ divorce. I was thrashed because I was always nervous. I was thrashed because I claimed that there was no bug in her head. I was thrashed because I coughed although she had already forbidden me to cough several times. I was thrashed because I had come home with a broken arm and she did not feel like taking me to the doctor. . . Shall I go on? My body was studded with contusions and bruises. It went on for nine years. Nine years of hell.
And yes, my mother once really broke my nose bone, even if you dismissed this once again as imagination. I was ten or eleven years old. I was sitting on a white bathroom stool when the blow came. It was a Sunday afternoon, and I wanted to visit a girl friend from school which obviously provoked her. At first, I was briefly unconscious, and when I came to, I was bleeding from my nose like a pig. The whole bathtub was red, under the bathtub a longish red lake was collecting and my mother bellowed that I should hold my head over the bathtub, otherwise I would make everything dirty. It was hurting absolutely horribly, so much that I could barely stand it. The following two mornings, there were blood stains on my pillow cover. For weeks, my nose was bleeding time and again, sometimes in the middle of the street, and concerned people passing by asked me if they should bring me to a doctor – which was extremely embarrassing. I also remember the nasty crunching noise that occurred for the next two weeks when I cracked my nose bone back and forth. In any case, the fraction was from then on clearly visible on an x-ray picture – as well as in my face.
Do you remember how my mother planned in her mania to kill B., myself and herself? You knew it and did nothing about it. Together with us, she wanted to jump down from a high-rise. B. and I sat in street shoes and jackets in the living room, waiting for the marching orders, while she was calling you on the telephone to inform you about her intention. She would kill the children and herself, she said, if you would not come back to her. If I remember right, you answered that you could not be blackmailed and hung up. You knew in what danger we were; you knew her frame of mind. As an adult, I once asked you about this incident, as you certainly remember. I asked why you did not call the police. You grew loud and shouted at me that I myself could have called the police. Were you then not ashamed of yourself, at least a tiny little bit? No, I could not have called the police. I was eight years old and had to deal with a violent, raging schizophrenic who had a huge physical advantage over me. YOU should have called the police and should have informed the youth welfare agency. I am still bewildered when I think of the danger that each one of you, one as well as the other, meant for the lives of your children. And I do not wish to pursue the question if we children simply did not matter to you or if you were hoping to get rid of us in this way.
You always thought only of your own good, of removing yourself to a safe place. You fed us to her because you hoped that she then would vent her rage on us and not on you. How cowardly to hide oneself behind small children. Later you always claimed that it was not that awful for us, and anyhow, we did not want it any other way, so we were quasi to blame. Guilty – in order to once straighten out this dastard and mean distortion of the facts – guilty we children were not. You were guilty and to blame. Guilty were the silent confidants whose sympathy did not extend beyond black mouthing our developmental disorders, our hygienic condition, our emotional and cognitive deficits.
I clearly saw, hated and despised already as a nine-year-old the bestiality of my mother. For a long time, I tried to find explanations and excuses for your behavior. And still today do I have problems to imagine how the psyche of a man is knitted who allows his children to be tortured and if need be killed – and who thinks nothing of it. It is monstrous. I think you simply lacked the ability for compassion, for empathy. You denied our pain, our mortal fear, our loneliness in order to get rid of your responsibility for us. You did not see us as human beings. Already as children, we were in your eyes debased, abnormal and bad, human rejects so to speak, that you felt ashamed of in front of others and whose inferior quality justified that one did not care for them. We were the waste products of a marriage that you only all too gladly wanted to forget. One does not love garbage. One does not have to take responsibility for garbage. One simply disposes of it anywhere where it does not bother anybody and where one does not have to see it, doesn’t one?
When I moved in with you on the spot – I did not have an alternative – and tried to take custody away from her and was at sixteen already at the end of my rope, I would have needed your support, your understanding, respect, affection in order to cope with my harrowing experiences. How exploited and heroic you felt, only because you had to harbor me for a few years in your apartment! And you used me, just like my mother, to act out your hatred and your aggressions on me. I was weak, desperate and destroyed; I was the ideal victim. You enjoyed tormenting me. You justified your hostilities by claiming that I was bad, stupid, embarrassing, aggressive and abnormal. No, I was nothing of those things; I was a submissive and frightened grey mouse. What really bothered you about me was quite simply the fact that I existed. You feared that I would tell others about the mistreatments; you covered up everything and silenced me. You scolded me, defamed me, ridiculed me, humiliated me, violated all my boundaries until I was close to committing suicide. At some point, I could not stand it any longer. You got off on the power that you then had over my miserable, small existence. What you did then with me – the sadistic enthusiasm with which you tried to ruin my self-esteem, my personality, my overall already anyhow humble life, with which you destroyed every beautiful experience, every success, every happy moment for me – this was just as pathetic as the physical abuses during the previous years.
You could not stand it if someone liked me, when something good happened to me, when I was happy. When I once asked you what you had against me leading a normal life, you responded: „Why should you be better off than me?“ For once, you were honest. You wanted me do badly because you yourself were badly off. Out of malevolence, you wanted to see me suffer. I have to say – in choosing my parents, fate has reached deeply into the ceramics.
What my mother did, all these horrible things, she did under the influence of her psychosis. That does not excuse anything, but at least it allows me the illusion that it was not her real, conscious self that committed the atrocities. But what you have done and failed to do – that is inexcusable. That you were weak, overstrained and desperate, that you were afraid, that you were needy yourself – that would have been forgivable. Not everyone is born a hero. But if weakness mixes with sadism, if one humiliates, scorns, excludes and despises those that one turned into victims of violence – this is simply nothing but abominable. You always were ashamed of me, and you left out no opportunity to let me know about it, do you remember? You even did not want to invite me for your sixtieth birthday with the reason that I, with my „simple“ university degree, would for sure not feel comfortable among your guests with PhDs. If someone must be thoroughly ashamed here, it certainly is not me.
What I still had to tell you, I have said. You both bestowed on me a nightmarish childhood and youth; you hated me and almost destroyed my life, but fortunately only almost. Normal parents want their children to have better lives. What you wanted for your children came back to you. And as both of you have failed so grandiosely, and perished through your own coldness and maliciousness – each one in his/her own way – any wish for amends is unnecessary. Looking from a very, very distant place, you almost seem pitiable. You have lost; you have lost yourselves, your children, your humanity. You have not created anything good; you have not given love to anyone or created a reason to respect yourselves. You were unhappy and made others unhappy. You wasted you unique and irretrievable lives while your former victim leads a happy, fulfilled life, a life that is free from abusive relationships. I am – even if you always were of a different opinion – a valuable and loveable human being, and I have a life that I don’t need to be ashamed of.
My life is better than yours.

AM: I was distressed to the core when I read your letter for which I thank you wholeheartedly. At the same time, I felt a sort of gratefulness for the fate that helped the lively, brave and bright little girl not only to survive the terrible jail of her horrific parents but also to remain sound to keep the full clarity and the unusual courage in order TO SEE and TO ACCUSE, without „buts,“ without illusions, without self-betrayal. This stance can only very rarely be encountered, and your letter will certainly help others to recognize their own situation and to forgo the „buts.“ If you have no objections, we can publish your letter also in English and French. I would like to do this because here, the child has the strength to also speak for countless other children who are forced to bear the more or less visible delusions of their parents for years and to experience that as NORMAL. Formed by this ignorance, they often remain blind for the suffering of children during their whole lives and still recommend physical punishment. They work for senseless „research,“ for the pharmaceutical industry, organize wars, produce cruel movies and don’t know at all that they still „live“ in the prison of their sick parents because they never had the courage to see through their parents' delusions and thus continue to poison the world with the toxin that they had to swallow as children.

Le Danger des Alcooliques Anonymes

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "the danger of AA".

Je suis d'accord avec tout ce que Barbara a écrit sur les alcooliques anonymes, et j'ai aussi écrit plein de fois sur les dangers de ce type de manipulation, hypocrisie, pédagogie empoisonnée et confusion. Vous voyez que vous avez senti l'influence négative de ce "traitement" et vous écrivez "Je suis allé à cette conférence, mais tellement de rage m'a envahi que j'ai du partir." Votre rage est compréhensible et si votre thérapeute voit ça comme étant sans danger, il ne peut plus être le bon thérapeute pour vous.

Version Originale:

AM: I agree with everything that Barbara wrote about AA, and I have also written many times about the dangers of this kind of manipulation, hypocrisy, poisonous pedagogy and confusion. You see that you felt the negative influence of this "treatment" as you write: “I went into this meeting, but such rage rose in me that I had to leave.” Your rage is understandable and if your therapist regards it as harmless, he may no longer be the right therapist for you.

Ma Définition de Moi Même

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "my definition of myself".

Vous écrivez: ".. sa définition inclue aussi un curieux mépris de moi même, et encore plus de ce que je vaux comme être." Je pense que cet aperçu peut être suffisant pour entreprendre des actions et pour vous libérer de l'attachement de l'enfant. Ce dont vous aviez besoin dans l'enfance n'est pas la même chose que ce dont vous avez besoin aujourd'hui.

Version Originale:

AM: You write: "...her definition also packs a curious disregarding of my being, and much of what I value as a being." I think that this insight could be enough for taking action and for your liberation from the child-like attachment. What you needed in childhood is not the same as what you need today.

En Afrique, Les Accusations de Sorcellerie Mènent à l'Abus

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "NYTimes.com: In Africa, Accusation of Witchcraft Leads to Abuse".

Le courrier cite un article qui montre comme des milliers d'enfants en Afrique sont accusés d'être des sorciers, d'apporter à leurs victimes la mort, la maladie et l'infortune: African Crucible: Cast as Witches, Then Cast Out. A voir aussi: Les Sacrifices d’Enfants Albinos en Afrique.

"Merci pour ce rapport. Ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent avec les enfants et personne ne s'en soucie. Mais nous devons le montrer, quand nous le pouvons."

Version Originale:

AM: Thank you for this report. They can do EVERYTHING with children and nobody cares. But we must show it, wherever we can.

Un Suivi

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "follow-up" et du rêve en question dans le courrier.

"Il y a quelques jours je me suis réveillée avec un rêve dont je voulais vous parler, à cause de sa beauté et de la clarté de son message:

un petit garçon est né, il n'y a pas de mère, c'est mon enfant
Je suis si contente avec lui, le porter sur ma poitrine, bien caché sous mon manteau
Je sors et je rencontre une bonne amie, j'ouvre un petit peu mon manteau pour qu'elle puisse voir mon enfant
Elle pense qu'il est tellement beau, et donc comme moi, elle dit, oh, il te ressemble tellement !
Après ça je rencontre beaucoup d'autres personnes, avec lesquelles je ne me sens pas à l'aise
Quand je rentre à la maison je me sens inquiète parce que mon enfant a glissé sous mon manteau et est pris dans plein de vieux trucs.
Je le libère, inquiète mais avec amour et beaucoup d'attention; je m'excuse auprès de lui
L'enfant comprend, il semble tout comprendre, il est très sage
Je suis tellement bonne et attentive et tendre et aimante envers lui"

"Merci beaucoup pour votre merveilleux rêve et votre lettre. Donc je n'étais pas loin de la vérité et j'ai eu la bonne intuition quand j'ai écrit que vous savez comment la guérison fonctionne. Vous aurez des périodes comme vous décrivez ici, mais aussi des périodes noires quand les anciens souvenirs vont oser revenir, mais vous n'allez plus vous oubliez ou vous abandonner. Le rêve le montre clairement. Félicitations."

Version Originale:

"(A few days ago I awoke from a dream which I want to tell you, because of its beauty and clarity in message:

a little baby-boy is born; there is no mother, it is my child
I am so happy with it, carry him on my chest, safely hidden under my coat
I go outside and meet a good friend, I open my coat a little so she can see my child
she thinks he is so beautiful and so do I; she says: o, he looks so much like you!
after that I meet several other people, with whom I feel not that comfortable
when I get home I feel alarmed because my child has slipped down under my coat and is entangled in a lot of old rubbish
I free him, worried but lovingly and very carefully; I apologize to him
the child understands, it seems to understand everything, it is very wise
I am so good and careful and tender and loving towards him)"

"AM: Thank you so much for your wonderful dream and your letter. So I wasn't far away from the truth and had the right intuition when I wrote you that you know how healing works. You will have times like you describe here, but also dark times when old memories will dare to come up, but you will no loger forget or abandon yourself. The dream shows it very clearly. Congratulations."

Elle me dévore

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "she eats me".

Elle peut essayer de manger l'enfant mais ne peux pas manger l'adulte sauf si vous lui permettez de le faire. La méditation n'aide pas, vous devez vous protégez clairement en défendant vos limites et en disant non.

Version Originale:

AM: She could try to eat the child but can't eat the adult unless you allow her to do so. Meditation doesn't help, you must protect yourself CLEARLY by defending your limits and saying NO.

Finallement

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Finally".

"Vous écrivez: "Ils ont volés ma colère et je veux qu'elle revienne". Vous pouvez la faire revenir et elle va vous aider à guérir. Elle va vous donner le courage de posséder vos vrai sentiments et de ne jamais permettre à qui que ce soit de les voler. Vous avez besoin d'eux plus que n'importe quoi d'autre."

Version Originale:

AM: You write: “They stole my anger and I want to get it back.” You CAN get it back and it will help you to heal. It will give you the courage to OWN your true feelings and never allow anybody to steal them. You need them more than anything else.

lundi 5 septembre 2011

Je ne Veux pas Abandonner

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "I don't want to give up!".
Vous écrivez: "Donc la question alors est, y a-t-il une façon d'auto-valider quand on est isolé, une façon de conduire quelqu'un à travers le deuil et le processus de recouvrement, que l'on puisse choisir de vivre plutot que d'abandonner?" De mon point de vue, il est clair que vous en comprenez assez pour ne pas vouloir détruire votre mémoire et abandonner. Vous connaissez votre histoire et êtes sur le meilleur chemin pour devenir libre de ses effets si vous n'abandonnez pas. Donc vous devez faire un choix. Faire le bon choix va vous donnez l'auto validation que vous recherchez.

Version Originale:

AM: You write: “So my question then is, is there some way to self-validate when one is isolated, some way to lead oneself through the mourning and recovery process so that one can choose to live rather than to give up?” In my opinion you made it clear that you understand enough to not want to destroy your memory and to GIVE UP. You know your history and are on the best path to become free of its effects if you DON'T give up. So you do HAVE a choice. To make the right choice will give you the self-validation you are looking for.

jeudi 11 août 2011

Journal Anglais de Médecine Générale

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "British Journal of General Practice Article".



L'article traduit veut inviter les médecins à s'intéresser non seulement aux symptômes visibles de la maladie et de ce pourquoi les patient viennent consulter (qui n'est qu'une petite partie de leurs souffrances et de leurs causes) mais aussi à tout ce qui se cache derrière, à l'aspect psychologique, émotionnel et aussi à l'enfance (le début de leur histoire) et la façon dont ils étaient traités (émotionnellement) par leurs parents, ce qui a pu les rendre malades, incapables de se défendre des attaques (de leurs parents) et donc ils tombent malades. On pourrait rajouter une mise en garde contre ceux qui prétendent aider mais qui ne font en fait que faire subir à ceux qu'ils prétendent aider (c'est à dire faire "pour leur bien") ce qu'ils ont déjà subis dans l'enfance !



"AM:Merci beaucoup de nous avoir envoyé l'article et pour avoir écrit l'excellent appendice. J'espère que certains praticiens de médecine générale vont ouvrir leur oreilles et vérifier ce qu'ils ont lu avec leurs propres patients. Mais pour le faire ils devraient dépasser (au moins un peu) leur propre peur de la douleur de leur enfance. Malheureusement les docteurs comme ça sont rares; la plupart d'entre eux pensent qu'ils doivent faire quelque chose (prescrire des drogues) pour se sentir plus puissants et pour ne pas écouter. Ils ne savent pas qu'écouter leur donne plus de connaissances, aussi à propos d'eux mêmes, ce qui veut dire de gagner une véritable force pour eux mêmes au lieu de jouer au puissant."

Traduction de l'article :

"Un Adieu aux Patients Incurables ?

par le Dr Gwenda Delany

Note préliminaire.

C'est le témoignage de 26 années passées dans la médecine générale. J'ai complété le récit après quelques années de gestation, quand je me suis retirée du travail à la fin 2005, avec un cancer du sein étendu et un pronostique de quelques semaines. Les références à mes éléments de preuves sont donc insuffisantes, mais j'ai quand même indiqué les domaines ou certaines peuvent être trouvées. Mais c'est principalement de la médecine narrative, je sens que mon petit texte peut rester comme ça, et aller, selon les mots de Beethoven, droit au coeur, sans aucun problème en vue. Le mot "il" ou "elle" peut être remplacé par "elle" ou "il" partout ou il apparait dans le texte: l'auteur est une véritable "elle" qui trouve les convention comme "il/elle" envahissantes et discordantes.

Etant moi même docteur, j'ai la tendance incorrigible dans ce qui suis à me référer le plus souvent à des médecins qui rencontrent des malades incurables. Ils ne sont pas limités aux médecins bien sur, ou même aux professions médicales, en tant qu'humains, nous les rencontrons tous dans notre vie de tous les jours; nous avons tous la chance de faire quelque chose pour eux et de faire la différence. Les illustrations qui sont entièrement fictives, ont été fournies par un collaborateur non médical qui a eu beaucoup a faire avec les professions médicales dans le déroulement de sa vie, et espère en retour faire une différence pour eux.

Est-ce que"Patient Incurable" est un terme abusif ? Je ne pense pas, les conférenciers et les spectateurs peuvent vraiment amener un patient incurable [NDT: plus littéralement: "coeur brisé"] à leur rencontres. C'est un signe de vie et d'espoir, et c'est ce que je voudrais démontrer: si quelqu'un arrive à le voir de la même façon en ayant lu cette monographie, j'aurais achevé mon but.


Un Adieu aux Patients Incurables ?

Chapitre 1


Regardant les rendez vous de ce matin, je vois "A" qui vient me voir. A une époque plus ancienne, j'aurais peut être étiquetté "A" de patient incurable: un patient que je ne peux pas aider, qui aussi vient trop fréquemment me rappeler ce fait.

Chaque consultations avec "A" me laisse avec un trouble en moi hors de toute proportion par rapport au problème qui se présente. Un trouble fait de beaucoup de mes propres sentiments: Colère, détresse, irritation, peur, rejet, punition, exploitation, mépris, désespoir, impuissance, confusion. Tellement de confusion en fait, que j'ai beaucoup de mal de savoir ou dans tout ça commencent mes sentiments envers "A" et ou ceux de "A" finissent.

C'est une consultation avec laquelle nous sommes tous familiers, nous connaissons tous "A". Certains d'entre nous peuvent défendre leurs propres sentiments négatifs envers "A" comme étant totalement justifiés; d'autres peuvent les mettre hors de vue rapidement, honteux d'un supposé manque de professionnalisme et de compassion. Mais nous pouvons adopter une approche plus pratique, et traiter ces sentiments difficiles comme une partie de l'histoire objective et de l'examen. Ils sont présent en salle de consultation comme d'autres signes physiques peut l'être: une toux, par exemple, ou des pleurs.

Monica a demandé d'être pris sur notre liste il y a 18 mois, après des "malentendus" avec son précédent médecin généraliste, de l'autre coté de la ville. Elle a tout essayé pour des problèmes de digestion, dont elle est convaincue qu'ils proviennent d'une allergie alimentaire, elle a même essayée un régime à la diette plusieurs fois, mais personne ne pense que ça a prouvé quoi que ce soit. Elle répond souvent à vos suggestions avec un soupir ouvrant les yeux très larges; et puis silence. Comme elle vit à la limite de votre zone d'activité, elle a des difficultés pour arriver ponctuellement aux rendez vous. Il n'est pas possible de pas se sentir irrité par le comportement de Monica; vous êtes tenus de découvrir le secret de la source de son irritation, dans tous les sens du terme...

Bien sur, "A" peut être agé de 20,30,40 ou plus, homme ou femme, de n'importe quelle origine ethnique ou d'origine mixte. Dominant tous les sentiments, "A" s'est introduit dans la salle de consultation, il y a un sens habituel du traitement de la maladie, de la part du patient et du médecin. Les deux donnent l'impression d'avoir l'habitude de la consultation en terme de "Je me mérite pas ça" et "Pourquoi me faites vous ça ?" D'ou vient tout ça, et qu'est ce que ça veut dire ? Se pourrait il que ça veuille dire que nous sommes en présence à un certain niveau d'une histoire de mauvais traitements, de maltraitances - ou d'un certain type d'abus ?

Qu'est-ce que l'abus ? Ce terme est généralement réservé pour des préjudices sur des enfants par des adultes ou par d'autres enfants; infligés par ceux dans une position de pouvoir et/ou de confiance, sur quelqu'un ayant moins de pouvoir et de défense qu'eux mêmes. L'abus peut être ouvert ou avoir été déguisé, en amour, en discipline, en protection ou même en "bon parents"

La plupart d'entre nous n'auront pas de difficultés à reconnaitre la fin criminelle du spectre ou les abus physiques ou sexuels sont concernés, et attendent que la victime soit durablement et profondément marquée.

Jake a 19 ans, dans sa première année d'étude en art, toujours vivant à la maison, il semble un jeune homme timide qui se déplace maladroitement. Il a présenté fréquemment dans les derniers mois des maux de têtes et des troubles du sommeil. Aucun des remèdes que vous lui suggérez ne semblent beaucoup l'aider. En l'examinant pour une blessure à l'épaule, vous découvrez que ses bras sont remplis de cicatrices. Il n'a pas grand chose à dire sur ça, sauf "Je le fais quand je me sens pas bien." Personne ne sait dans sa famille qu'il se taillade. Quand vous trouvez le temps de regardez ses antécédents, vous voyez qu'il était sur le registre des risques pour possibles abus quand il avait 10 ans. Peu après, son père à passé deux ans en prison.

Il y a d'autres formes de maltraitances, moins extrêmes du point de vue de l'abus physique et sexuel, Il y a tout un spectre de dommages émotionnels grossiers et subtils. Si comme je le propose, nous avons raison de lier l'origine du comportement "incurable" dans la salle de consultation à un abus "mineur" ou "majeur", alors "A", sans le savoir, nous a déjà donné un plan d'un intérieur troublé et vierge de toute exploration. Ici sont les monstres, appartenant aux passé de "A", mais qui ne sont pas de son propre fait.

Geraldine est une femme dans la cinquantaine qui s'appuie fortement sur les laxatifs. Elle est en surpoids et, vous le suspectez, est plus qu'une buveuse modérée. Elle dit avoir soufferte de constipation chronique "depuis qu'elle est allée au pensionnat, vraiment" et est réticente à donner des détails de son régime alimentaire. En sa présence, vous avez le sens de choses retenues ... depuis très longtemps...

Tous ces exemples viennent de patients qui ne peuvent pas raconter leur histoire ouvertement. L'origine de leur douleur est cachée, même à eux mêmes.


Chapitre 2

L'abus émotionnel est un concept qui est entièrement ouvert à ... l'abus. Mais peut être peut il être expliqué très simplement. Pour avoir subis des sévices émotionnels, "A" doit avoir entendu ou interprété des mots comme ça très tôt durant sa vie:

Tu n'est pas comme je voudrais que tu sois.
C'est de ta faute.
Tous les autres savent comment.
Si tu voulais vraiment, tu l'aurais fait pour moi.
Je serais un bon parent (enseignant) si ce n'était pas pour un enfant comme toi.

Est-ce que quelqu'un dans la vie de "A" a dit ces mots, ou les a consciemment sous entendus ? Peut être peuvent ils avoir été prononcé/sous entendus par quelqu'un inconscient de leur pouvoir d'anéantir, quelqu'un qui n'est plus capable d'entendre comme ils vont abattre un enfant ? Quelqu'un de si endommagé par sa propre enfance qu'ils n'a jamais pu lui même arriver à réaliser comment un telle attaque va démolir un enfant dans sa propre image de lui même ou son estime ? Dans l'abus émotionnel, l'amour de l'enfant, la confiance et l'attachement sont utilisés pour fausser la course du développement de l'enfant dans l'intérêt (in)conscient de l'adulte, qui s'en prend à ses propres dommages non résolus.

Pour un enfant de 11 ans, Russell a déjà une accumulation impressionnante de notes. Un bébé prématuré, ses parents étaient inquiets qu'il puisse être un peu plus lent, mais il a ensuite commencé l'école, il semblait d'intelligence moyenne, peut être un peu plus faible pour son âge. Sa mère - ou parfois sa grand mère, qui vivait avec la famille, se présentait avec lui en chirurgie toutes les quelques semaines, avec des infections d'oreilles suspectes, des infections pulmonaires ou une infection des amygdales, demandant des anti-biotiques, et demandant si il devrait prendre un supplément d'huile de poisson ou des vitamines ? Ne devrait-il pas être envoyé à un spécialiste ?

Vous avez le sentiments que Russell est un enfant "malheureux" qui a besoin d'être mis sur le bon chemin; et seulement si vous étiez un bon docteur, vous verriez qu'il a tout faux... un enfant comme ça doit vivre dans une atmosphère de critiques constantes ce qui équivaut à de la violence psychologique.

L'abus émotionnel accompagne inévitablement l'abus sexuel et physique et peut aussi survenir quand il y a:
Une discipline rigide à la maison ou à l'école par respect pour les valeurs des générations passés sans rapport avec les besoins réels de l'enfant.
Endoctrination/Intolérance religieuse.
Demandes excessives de performances.
Demandes excessives de conformité à des normes douteuses.
L'inversement des rôles ou l'on attend de l'enfant d'être fort ou prévenant ou modeste par son âge, pour l'amour des adultes fragiles.
Déception autour de l'adoption ou de disparition parentale.
Des parents imprévisibles et déficients associé avec de l'alcoolisme/abus de drogue/maladie mentale non traitée. Etc, etc - pour plus d'exemples, nous avons seulement besoin de consultez nos patients.

Marie à 14 ans, la fille ainée d'une grande famille, et est d'une grande aide à la maison, sa mère dit qu'elle est une petite sainte, parce qu'elle prend soin des plus jeunes, préparant tout leur petits déjeuner avant d'aller à l'école. Son père est beaucoup en dehors de la maison pour son travail en tant que représentant de compagnies pharmaceutiques; quand il est à la maison, il soulage souvent son stress en sortant boire, mais sa mère dit que Marie adore toujours son père et qu'il n'y aura pas un mot contre lui. Cependant, dernièrement, Marie a eu beaucoup de maux d'estomac et semble ne plus vouloir manger, après avoir entrevu sa fille dans la douche, sa mère est inquiète parce qu'elle devient terriblement mince.

Marie développe une anorexie et nous dit quelque chose à propos de ses problèmes non reconnus dans sa famille. Voyant sa mère lutter dans un mariage difficile et une impossible charge de travail, marie à trouvé une façon de repousser les demandes de la féminité; elle continue d'être la bonne fille qui est aimée et approuve le maintient, même si ça la tue, de l'illusion apparemment vitale que tout va bien.


Qu'est-ce que ces parents ont en commun sinon qu'ils fournissent un environnement d'insécurité pour l'enfant en développement, ou il a appris à ne pas avoir confiance en lui ou en les autres; ou l'on attend de lui qu'il s'efforce d'avoir des buts qui impliquent d'abandonner une grande partie de sa créativité et spontanéité aux demandes des autres. C'est susceptible de laisser une marque profonde le privant de son estime de lui même et de sa confiance en lui, et de le laisser avec des sentiments de colère et de rage dont il n'est peut être même pas au courant. Tous les mêmes, ils le "rongent" douloureusement, et le font se sentir sans valeur, même si il est occupée de se créer une vie qui semble épanouie, avec une carrière réussie et une famille heureuse. A son insu,à l'intérieur, un cri a attendu d'être entendu depuis l'enfance:

Je suis qui je suis
Je vous aime tellement
Je sais que je ne vous donne pas ce que vous voulez
J'essaie parce que je vous aime
Je ne peux m'aider
Je suis devenu fou, je vous déteste
Je me déteste
Vous m'avez fait tel que je suis mais je ne peux pas accepter que vous m'ayez fait ces terribles choses
Quand je grandirais je serais déprimé - non - bourreau de travail - ou
Je vais me retourner et devenir un délinquant pédophile tueur en série terroriste patient incurable - et - et - et - vous serez désolé.

Aussi simple que ça. Le Roi Lear l'a dit en premier:
"- Je ferais de telles choses -
Je ne sais pas encore maintenant qui ils sont, mais ils doivent être les terreurs de la terre."

Pour avoir un exemple, devons nous regarder très loin ? Dans nos propre coeurs ?

Chapitre 3

Donc disons alors pour le besoin du raisonnement que "A", notre patient "incurable", pourrait bien avoir subis une forme d'abus - physique, sexuel ou émotionnel - très tôt dans la vie. Pourquoi le prendre en charge, en consultation ? Ou même dans notre myriade de rencontres sociales, familiales et domestiques ?

Avec la meilleure volonté du monde, il y a un déséquilibre de pouvoir entre le patient et un médecin dans une consultation médicale: déséquilibre qui rappelle facilement le déséquilibre de pouvoir entre l'enfant et l'adulte, les émotions qui vont avec et les attentes qui s'en suivent. Si ça impliquait un abus de n'importe quel type, alors, à un certain niveau, même inconsciemment, le patient peut voir le docteur comme une "figure de pouvoir" en charge de consultation, comme un abuseur et l'offre d'aide du médecin peut être alors considéré comme une tromperie, de la séduction ou une attaque, ou une demande excessive d'une certaine façon. Cet état de fait exigera à son tour que le patient échaudé soit au fait avec des tactiques et des stratégies pour repousser et déjouer le malheureux docteur; d'aller sur la défensive, ou sur une offensive "préemptive"[NDT: pour devancer l'adversaire: le médecin]. Souvent les deux: le patient/victime semble se soumettre et semble se conformer, invité par les vieilles peurs des puissantes figures parentales - et seulement plus tard cède à la colère en rejetant ou censurant l'aide qui lui est offerte.

Jennifer, dans la quarantaine, veut que vous l'aidiez à perde du poids. Elle est une femme bavarde, sociable qui s'occupe seule d'un fils handicapé et un travail à mi temps; mais toutes ces sortie nocturnes de filles, dont elle dit qu'elles la réconfortent, ont contribué à un problème de poids qui lui fait perdre son souffle et se sentir inconfortable. Il y a un très bon groupe dirigé par l'infirmière, mais jennifer est catégorique; seulement vous pourrez l'aider. Au début tout va bien, elle perd rapidement du poids, vous félicitez ces efforts; mais alors les problèmes commencent. Quand vous devez lui dire gentiment qu'elle reprend du poids, elle fond en larmes; c'est pour votre bien, n'est-ce pas - vous n'avez évidemment jamais été tenté par un biscuit au chocolat de votre vie !

Vous avez commencé en étant un bon parent, l'aidant à se priver pour son bien; et maintenant vous êtes devenu le mauvais parent critique et hostile; la privant de tout ce qui lui donne gout à la vie.

Et ce n'est que le début. Les besoins naturels et insatisfaits de "A" pour une bonne relation avec une "figure de pouvoir" protectrice peut le conduire à passer des attentes et des exigences impossibles pour quelqu'un qui demande, professionnellement: "Que puis je faire pour vous ?" Quand quelqu'un comme ça nous en demande à nous, il est forcément déçu ! Impossible, le rêve inconscient de défaire les traumatismes du passé se heurte encore aux lacunes de la réalité adulte dans nos cabinet de consultations. Pour le patient, c'est une grande déception: renforçant probablement ses défenses "incurables" et son comportement envers la figure parentale idéalisée du docteur qui encore une fois l'a laissé tombé à la lumière de son désespoir.

La bonne nouvelle est: ça n'a rien de personnel. Rien à voir avec nous. Tout ce que nous devons savoir est que nous somme en présence d'un simple cas de confusion d'identité. Le patient en notre présence, sans le réaliser consciemment, se relie et se confronte à son abuseur, la figure parfois détestée, souvent aimée, toujours puissante qui influence toujours les règles de sa vie. (Rappel: je ne parle pas d'abus criminel majeur ici, mais de n'importe quel degrés d'abus plus subtils.) Le comportement du patient incurable nous dit avec une grande précision comme était cette relation en terme émotionnel, comment il se sentait et ce qu'il ressentait à propos de cette relation, comment il a fait face et l'a couvert jusque là, même si il va jusqu'à raconter une autre histoire, une histoire d'une agression (pas si) passive, de recherche d'attention, de clowneries, de maladie mentale, d'alcoolisme ou d'addiction. Ici dans notre cabinet de consultations.

John à 29 ans, un grand jeune homme qui est visiblement perturbé émotionnellement. Il est assi dans la salle d'attente avec les bras croisés, marmonnant dans sa barbe, et il y a toujours des places vides de chaque cotés. Ce qu'il a à vous montrer sont des blessures; il a laissé tombé un marteau sur son pied, il s'est brulé la main sur un anneau électrique. Un fois il est arrivé avec des marques horribles de morsures, il s'est battu, n'est-ce pas ? Il parle avec colère et tend à pousser le membre injurié vers votre visage, mais jusque là vous n'avez jamais eu à pousser le bouton de panique.

Quelque part très tôt dans sa vie, John a appris à avoir peur; maintenant, pour changer, il peut faire le dur, et vous pouvez savoir ce que c'est d'être l'un de ceux qui a peur.

Bien sur nous ne sommes par les abuseurs d'"A", tout ce qu'il fait est nous traiter comme si nous l'étions, et ne nous donne pas moins de bonnes visions de sa vie. Mais lui et ses émotions sont tellement puissants que nous somme en grand danger d'oublier, et de devenir ici et maintenant son abuseur: nous pourrions finir par le punir pour les sentiments difficiles qu'il nous présente, en se mettant en colère, en devenant rejetants ou hypocrites - juste comme ces parents originaux ou les figures d'autorité - contribuant tellement à perpetuer un cycle vicieux d'abus qui semble totalement hors de contrôle.

Mais si nous nous rappelons et restons avec notre idée, que le patient nous prend simplement pour quelqu'un que nous rappelons, une vieille figure de pouvoir plutot que notre moi personnel malchanceux, nous trouvons que nous pouvons rester imperturbables avec peu d'efforts. Nous somme libres de constater la colère et la défaite que nous sentons en présence de ce patient, sans être en danger de reporter sur lui notre propre sens de l'incompétence. Nous pouvons rester fermement de son coté, accueillir ses propos avec intérêt et respect, sans avoir besoin de le détourner ou de le contrôler en état d'auto défense. Nous devenons ouverts à son histoire réelle et triste, que nous ne souhaiterions pas à notre pire ennemi; et dans nos efforts pour améliorer notre relation avec lui, nous commençons de recevoir du soutient par l'admiration que nous développons pour sa capacité à endurer et survivre durant ces temps difficiles. La question se pose, à sa place, nous en serions nous si bien sortis ?


Chapitre 4


Pour résumé ce qui a été vu avant: je voudrais suggérer que le comportement "incurable" du patient et son attitude commencent à prendre sens, et sont entièrement appropriés et cohérents; si nous gardons à l'esprit la forte probabilité d'une histoire passé d'abus, dans le sens le plus large du terme: émotionnel, physique, sexuel. Nous pouvons décider de voir le patient "incurable" comme quelqu'un pour qui les choses sont sérieusement mal allées très tôt dans sa vie: dans une relation de confiance, à un stade très vulnérable en matière de développement.

Nos coeurs sombrent pour les meilleurs des raisons. Les sentiments sont toujours vrai et toujours rationnels, ils sont toujours appropriés et proportionnel à leur cause originelle. On peut leur faire confiance même si il peut être impossible de les lier à n'importe quelle circonstance dans la vie présente du patient; et même si leurs causes originelles restent cachées durant toutes nos consultations ensemble. Notre difficulté à voir "l'image d'ensemble" peut indiquer que nous somme en présence d'une expérience réprimée du patient, ré-activée d'une façon exacte mais obscure, utilisant le docteur comme une figure tout prête et pratique de transfert.

Ces termes peuvent ne pas être d'une grande aide pour certains médecins, ou peut activement les décourager, et peut être qu'ils ne sont pas essentiels. Mais ils sont une carte, un arrière plan théorique de l'endroit ou se trouve l'action: je leur offre cette lumière, avec des exemple qui peuvent être utiles.

La répression se produit chaque fois qu'une expérience durant l'enfance et le développement donne lieu à des sentiments qui ne sont pas complétement vécus et assimilés: parce que ces sentiments sont interdits/trop douloureux/trop confus pour l'enfant et parce qu'il n'y a personne de plus expérimenté pour aider l'enfant à les identifier et à les gérer. Aujourd'hui, de plus en plus de preuves expérimentales deviennent disponibles qui supportent l'hypothèse; par exemple accessible dans les livres sur le lien entre la psychologie de l'enfant et la neurophysiologie, comme "comment les bébés pensent". Un enfant sans support adéquate est incapable de gérer un conflit intense comme: "J'aime mes parents mais ils m'injurent, physiquement/sexuellement/émotionnellement". (Cela s'applique au concept d'abus dans le plus large sens du terme, du plus limité à celui qui met la vie en danger). Ayant pris un faut départ dans la vie avec une telle expérience ingérable et qui n'a pas été assimilée, l'enfant adulte est alors incapable de supporter des sentiments suscités par ses situations abusives similaires qui viennent sur son chemin de vie une fois adulte. Il va manquer d'empathie ou de compréhension pour lui même et pour les autres (souvent avec ses propres enfants) qui ont été ou sont abusés de façon similaire. Au même moment l'énergie mentale nécessaire pour garder ses anciens sentiments chaotiques et indésirables réprimés en toute sécurité et inconscients est indisponible pour des but plus créatifs pour le patient et le laissent se sentir épuisé, inadapté, et mauvais. Le malade ne se sent pas spécialement mal tout le temps, et peut décider de venir consulter quelqu'un à propos de problèmes de santé évasifs: quelqu'un qui se sent épuisé, impuissant et pas bien à la fin d'une consultation dysfonctionelle... Nous !


Peter n'a pas eu de travail depuis plus de 10 ans, et comme la trentaine passe, il commence de se sentir désespéré. Son problème est qu'il ne peut pas quitter la maison sans vérifier plusieurs fois que toutes les portes et les fenêtres sont fermées, et tous les appareils éteints. Durant les mauvais jours, ça peut lui prendre deux heures pour sortir par la porte principale. Quand il est n'importe ou ailleurs qu'a la maison, il se préoccupe constamment du besoin de toilettes. Il est tout a fait disposé de parler de son passé, il a été élevé dans une maison "stricte mais aimante", et bien qu'il ne posait pas de problèmes, comme il l'a dit mot pour mot, son frère Martin était "un petit diable" qui avait toujours des problèmes et était battu par son père pour son mauvais comportement.

Qu'est-ce que ces compulsions font maintenant pour le patient ? Quand il a observé toute ses règles rigides qu'il s'est imposé pour verrouiller les choses en place, il doit y avoir au moins le soulagement d'avoir fait quelque chose de bien, d'avoir conjuré la colère et le rejet qui le menaçaient toujours dans sa vie précoce, si il échouait à être assez bon; en même temps, leur irrationalité et son insistance à leur sujet sont juste assez provocateur pour l'observateur "normal" pour exprimer certains ressentiments naturels qu'il n'avait pas le droit de sentir. Et a propos de Martin ? Est-ce que Peter envie le courage de son frère, qui lui a permis d'éviter le fardeau d'un trouble obsessionnel compulsif ? Ou est-ce qu'il sent qu'il devrait avoir fait plus pour le protéger ?

La répétition de la compulsion: les expériences réprimées sont plus fortes sur la raison ou les arguments ou une thérapie cognitive; contre tout attentes, elles sont réactivées encore et encore de beaucoup de différentes façons dans de nombreux contextes différents à travers la vie du patient, jusqu'a ce que d'intolérables sentiments réprimés et leur événements déclencheurs ai été identifiés et vécus consciemment et que l'on y ai réagit (avec de la tristesse, de la colère ou de l'indignation) par le patient. La seule façon que ça peut être fait pour le patient est de les revisiter: si tout le reste à échoué, seul; mais espérons que chacun puisse le faire en compagnie de quelqu'un voulant les écouter durant une forme de thérapie par la parole qui heureusement peut être aussi informelle et convenir comme une rencontre dans nos cabinets.

Michael travaille comme chef cuisinier dans un restaurant local. Il est un bel homme jeune. Asmathique, plutot mince, avec une expression mélancolique. Son père semble avoir été un homme violent et imprévisible qui l'a jeté dehors quand il avait 18 ans, en découvrant qu'il était gay. Depuis Michael a eu une succession de partenaires, qui paraissaient être au début le réponse à tous ces besoin; mais les relations prennent toujours un mauvais tournant. Il vous parle de Derek, qui d'emmenager avec lui, un peu rude, mais il est très grand - fait comme un gorille, Michael dit fièrement, il est videur en boite de nuit ! La prochaine fois qu'il vient pour ses médicaments vous notez un bleu à la pommette de Michael; peut être que la rugosité de Derek n'est pas juste un manque d'aptitudes sociales.

Donc pourquoi Michael est attiré par le type d'homme que son père était ? Un partenaire sympathique, doux, ne va pas le satisfaire; il doit revenir à la première relation homme à homme de sa vie, en espérant que cette fois au moins il pourra trouver une façon d'apaiser sa colère et de gagner de l'amour.

Le transfert, une part de cette compulsion de répétition non résolue que le patient manifeste contre le médecin qui l'écoute, et les sentiments qui surgissent durant la consultation, nous disent l'histoire du patient de façon codée et donne des indications précieuses sur la façon dont le patient s'est attaché à d'importantes figures durant son développement: parents, famille, enseignants, les autorités, les "aides" - même les nounous ou les docteurs - qui l'ont embrouillés et maltraités, dans tous les sens du terme, quand il était encore très jeune et dépendant d'eux. Durant cette reconstitution inconsciente dans la consultation, la patient impose ou transfert, une situation passée ou une relation à celle présente. Durant n'importe quelle consultation il peut se donner le rôle de l'enfant, l'auditeur jouant le rôle de l'adulte insatisfait; ou le patient peut garder le rôle de l'adulte tout puissant pour lui: et soulager ces anciens sentiments de douleur, d'humiliation et d'incompréhension en tentant de les infliger à l'auditeur, afin que le médecin joue le rôle de l'enfant. Les sentiments de l'auditeur de colère, d'irritation suscités en réponse à une telle consultation sont ceux que le patient a peut être connu dans un passé lointain mais d'une situation ou relation cruciale.

L'hypertension artérielle de claire est apparue durant une visite médicale avec le docteur de son entreprise en ville, elle a clairement fait comprendre que ce qu'elle veut de vous est une solution rapide, mais malheureusement tout ce que vous avez essayé n'est pas satisfaisant d'une façon ou d'une autre - inefficace, ou les effets secondaires sont inacceptables. Elle est une femme petite, élégamment habillée qui n'aime pas attendre et reçoit les excuses en silence. Vos tentatives de lancer une conversation pendant que vous vérifiez sa pression artérielle ne sont pas bienvenues; elle a une façon d'élever un sourcil qui peut être déconcertante. Occasionnellement, elle offre un commentaire sur la salle d'attendre ou pose une question à propos de votre apparence. - "Dites moi, ou allez vous vous faire couper les cheveux ?"


Claire vous fait revenir, avec votre coeur - au niveau de l'enfant de 3 ans dont la mère trouve des fautes avec tout ce qu'elle fait. Pour des raisons qui viennent de sa propre enfance, un mère comme ça ne peut pas donner à sa fille l'encouragement et le support, à la place, elle est en compétition avec elle, et gagne à chaque fois. Cinquante ans plus tard, Claire est toujours sous pression pour réussir, peut être si elle arrive à donner à tous les autres l'air d'être inférieur.

Est-ce que tout ça est plausible ou imaginaire ? Il y a une simple expérience supplémentaire que nous pouvons conduire nous même, qui peut satisfaire le plus perfectionniste des chercheurs en quête de vérité. Il concerne le dialogue dans nos têtes, les commentaires souvent inaudibles que nous avons tout le temps au fond de nous. Parfois il vient s'imposer sur le devant de la scène en étant presque paralysant; mais le plus souvent il est coupé, malgré le fait que n'importe quel incident mineur peut le rendre de nouveau audible.

Tout au long de nos vies, nous sommes poursuivis par des voix critiques, renforçant le sentiment d'infériorité qui est là dès que nous réalisons à quel point nous sommes petit et sans défense, comparés aux adultes. Du début à la fin, les critiques ne s'arrêtent jamais.

Oui, mais vous avez dessiné le cheval plus grand que la maison ! Et vous avez dépassé la ligne quand vous avez colorié l'intérieur.

Sarah a fait peu de progrès en jouant avec son piano. Elle ne va jamais progresser jusqu'à ce qu'elle passe au moins deux heures à pratiquer ses gammes.

J'ai appris à ton frère à conduire, et je dois dire que ça paraissait naturel pour lui comparé à toi. Tu n'a pas à changer les vitesses comme ça - tu n'es pas censé te battre avec ! Et pense à ce que tu fait à ma boite de vitesse !

Je me fiche du temps perdu avec votre gardienne d'enfant. Votre travail est d'être à l'heure ponctuellement le matin et je me fiche de savoir comment vous faites - est-ce clair ?

Avant que nous terminions la réunion je sens que je dois mentionner quelque chose qui m'a été rapporté. Apparemment un client à appelé juste après l'heure de fermeture hier et a été mal accueilli par l'une de nos secrétaires. C'était vous qui aviez pris l'appel, n'est-ce pas Karen ?


Chapitre 5: Enquête et Chemin à Suivre

Examiner les sentiments du passé est intensivement douloureux pour le patient, un douleur qui n'a d'égal que de garder les sentiments réprimés par des stratégies incurables. Mais il n'y a pas de véritable guérison sans découverte du passé. Le patient doit fixer le rythme, mais ne doit jamais être forcé et doit être autorisé à resté bloqué si c'est la seul chose qu'il soit capable de faire pour l'instant. Le médecin qui écoute n'est pas dans la position de le désaprouver pour ça, et peut rester à l'écoute en étant conscients que c'est ce qui reste d'un ancien traumatisme, en acceptant le verdict du patient sur ce que l'on peut explorer, et en restant solidement du coté du patient pendant qu'il est intimidé par la reconstitution de ce qui s'est passé. La reconstitution n'est pas une attaque personnelle contre le médecin à l'écoute, peut importe si ça y ressemble beaucoup.

Julie a beaucoup changée récemment, avec une cystite suspecte; tout les tests se sont révélés négatifs. Elle est un peu enveloppée, jolie, dans la fin de son adolescence; elle porte des chaussures serrées à lanière et des vêtements qui ont toujours l'air trop petits pour elle, tandis que ces cheveux tirés en arrière et ses sourcils froncés lui donne une expression de douleur. Elle offre en riant des anectodes sur ses nombreux petits amis et des nuits passés à boire avec les filles et a récemment fait aussi allusion à l'usage de drogues récréatives. Quand vous lui demandez si son mode de vie peut être la cause de certains de ces problèmes de santé, elle vient en face de vous et vous dit, "Parfois, vous me rappelez exactement ma mère !"

Il peut être difficile pour les professionels surchargés de la santé de sentir de l'amour pour Julie, qui ne s'aime pas beaucoup et qui n'a pas autant de plaisir qu'elle le voudrait. Mais elle continue de venir vous voir; qu'essaie-t-elle de vous montrer, si ce n'est la succession d'infections sexuellement transmissible insaisissables ? Y a-t-il une façon d'entrer en contact avec son insécurité et son malaise ?

Chaque professionnel travaillant avec des patients "incurables" va avoir sa propre approche basée sur le tempérament et l'expérience, et va sentir comment s'adapter aux besoins individuels de chaque patient. Si nous pouvons accepter notre propre malaise qui se présente avec l'énigme du comportement des patients incurables, et si nous pouvons signaler que ce comportement ne nous rejette pas, mais nous garde intéressé et heureux d'essayer et d'aider, alors nous n'avons pas besoin d'un expert qui nous expliquera "comment faire".

Mais il peut être utile de considérer certains outils thérapeutiques.

Se lier (alias "regard positif inconditionnel", dans la phrase inventée par Carl Rogers) est l'un d'entre eux: ça vient facilement, quand nous nous rappelons que les sentiments du patients et son comportement sont des réponses appropriées à des stimulations réprimées (cachées) et que le patient est un survivant d'expériences qui auraient vaincu beaucoup d'entre nous.

Sauver la face: nous pouvons appliquer cet ancien proverbe chinois d'aider l'interlocuteur à maintenir sa dignité (comme nous souhaiterions que notre propre vulnérabilité soit respectée): en accueillant les suggestions du patient, les explications, l'auto diagnostique, etc , et en les explorant ensemble dans la discussion - si nécessaire, en concluant ensemble pour la première fois que les tentatives d'interprétations du patient ne semblent pas assembler les pièces du puzzle, ne semblent pas y arriver, et que le mystère reste entier (même si nous nous sentons sur d'avoir nous même trouvé l'explication longtemps avant que le patient soit prêt, et même si nous attendons avec impatience de lui dire: il ne vaut mieux pas, il vaut mieux attendre que le patient soit prêt à trouver la réponse lui même.)

Transfert: le traitement du patient incurable du médecin peut être utilisé pour former des hypothèses sur le traitement du patient d'autres, et par d'autres figure significatives de sa vie, spécialement durant l'enfance et le développement, ces hypothèses peuvent être données au patient avec précaution et avec un esprit ouvert, pour confirmation/rejet - ou peuvent être simplement déposées par le médecin comme des idées utiles à vérifier plus tard quand ils sentira que ce sera plus utile de le faire.

Transparence: Tout ce qui précède doit être une exploration réelle, d'égal à égal, d'un territoire inexploré. Le médecin à l'écoute n'a pas de trucs dans son sac, pas de réponses toutes faites, pas de direction à donner: il n'y a pas de techniques, seulement une volonté pour le médecin de montrer ce qui se passe et ce qui s'est passé, pour le patient.

Conclusion

Soigner le patient "incurable" est facile si nous le laissons être. En fait, jusqu'à ce que le patient lui même nous donne le feu vert, nous n'avons pas besoin de faire quelque chose. Nous n'avons pas besoin de venir avec des conseils, des recommandations ou des traitements. Nous pouvons admettre notre ignorance: le patient a les réponses, et tout ce que nous pouvons faire est de les attendre dans une atmosphère d'optimisme et de confiance - sachant que les réponses sont là, même si nous ne les connaissons pas. Il y a une base encore limité de preuves, mais qui s'étoffent, en attendant une approche narrative / qualitative, l'expérience empirique et l'intuition constituent une approche provisoire assez efficace pour être utilisée.

Lectures

Je suis totalement redevable aux écrits d'Alice Miller, qui m'ont aidés à donner un sens aux consultations de patients "incurable", et à formuler les idées résumée dans ce texte. Ses livres sont très recommandés, spécialement:

Le Drame de l'Enfant Doué
C'est Pour Ton Bien
La Connaissance Interdite

Des conclusions similaires, dans un contexte éducatif plutot que thérapeutique, sont présentées dans le livre "The New Summerhill", d"A.S. Neill’s.

"How Babies Think: The Science of Childhood" d'Alison Gopnik, Andrew Meltzoff et Patricia Kuhl décrit les preuves expérimentales concernant le développement de l'esprit de l'enfant.

"Dibs In Search Of Self ", de Virginia Axline décrit la façon dont les théories peuvent être mises en pratique.



Dr Gwenda Delany


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Appendice: Le Travail d'Alice Miller

Alice Miller est une psychothérapeute. Elle est intéressé dans l'importance des émotions dans la compréhension d'un comportement apparemment irrationnel. Sa thèse est que notre vie émotionnelle gouverne notre comportement. Un comportement en apparence irrationnel devient explicable une fois que l'on comprend la vie émotionnelle de la personne.

A.Miller croit que nos émotions sont formées dans notre petite enfance. Si nous avons des enfances heureuses alors nos émotions se développement naturellement et nous nous comportement de façon rationnelle. Si par contre nos enfances ont été malheureuses, le résultat d'un abus physique, sexuel ou émotionnel, notre monde émotionnel est endommagé. Des adultes endommagés émotionnellement peuvent nuire à eux ou aux autre ou souffrir avec des maladies psychosomatiques. Pourquoi ça ?

Les enfants qui sont abusés sont dans une situation dangereuses et terrifiante. Les enfants ont besoin de croire que leurs parents les aiment. Si ils réagisse de façon naturelle à l'abus en montrant leur colère et leur indignation, ils risquent d'être à nouveau abusés par leurs parents. L'enfant abusé, "A", réprime sa colère et son indignation et ne le sent pas consciemment. C'est une réponse de survie aux parents abuseurs qui améliore le bien être de "A" tant qu'il est dépendant d'eux. En réprimant sa colère est en se convaincant que tout est vraiment OK, "A" ne contrarie pas ses parents et augmente ses chances qu'ils continuent de lui donner des bonnes choses comme de la nourriture et une maison. "A" s'aide aussi à gérer une situation intolérable.

Quand "A" grandit la situation change. La répression de la colère n'est plus nécessaire et en fait est contre productive pour son bien être. Malheureusement, parce que "A" est lui même inconscient de la colère elle va probablement restée réprimée. Il vit avec la colère inconsciente à l'intérieur de lui et est contraint à l'exprimer d'une certaine façon. La colère peut être réprimée contre soi même (dans la dépression, l'auto mutilation ou maladie psychosomatique), ses enfants (en tant qu'abus de l'enfant), ou envers qui il a du pouvoir (dans la violence ou l'intimidation). Inversement il peut refaire l'expérience de sa propre colère en développant des relations avec d'autres gens qui vont l'abuser.

Cette colère inconsciente est habituellement inadaptée dans la vie adulte. Elle cause des dommages à "A", ses enfants et les autres. Elle ne joue plus aucun rôle utile. Si "A" est capable de reconnaitre consciemment sa colère et de l'exprimer directement alors il peut être capable de se libérer de la compulsion à nuire aux autres et à lui même. A.Miller pense que les gens comme "A" peuvent être aidés en communiquant avec des gens qui comprennent son expérience. C'est le but d'une thérapie.

Les médecins généralistes voient beaucoup de patients qui ont soufferts de certaines formes d'abus et l'expriment sous forme de dépression, d'auto mutilations ou des maladies psychosomatiques. "A" peut nous rendre "malades" si nous essayons de comprendre son comportement sur un niveau superficiel rationnel. Cependant si nous sommes capables de sentir les expériences émotionnelles qui se cachent derrière le comportement de "A" alors ça peut être thérapeutique.

Dr Judith Burchardt










Version Originale:

"AM: Thank you so much for sending us the article and for having written the excellent Appendix. I hope that some of the GP will open their ears and check what they have read with their own patients. But for doing so they should overcome (at least a bit) their own fear of their childhood pain. Unfortunately, doctors like this are rare; most of them think that they have to DO something (prescribe drugs) to feel powerful and do not to listen. They don't know that listening gives them much more knowledge, also about themselves, which means to gain true strength for themselves instead of playing the powerful one."

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A Farewell To Heartsink?

by Dr Gwenda Delany


Prefatory note.

This is a testament of 26 years lived in General Practice. I completed the testament after some years’ gestation, when I retired from work at the end of 2005, with disseminated breast carcinoma and a prognosis of weeks. The references to my evidence base are therefore entirely inadequate, though I have indicated the areas where some may be found. But as this is primarily narrative medicine, I feel my small testament may stand as it is, and go, in Beethoven’s words, from the heart to the heart; with not a sink in sight.
The word ‘she’ or ‘he’ is short for ‘he’ or ‘she’ wherever it crops up in the text: the writer is a bona fide ‘she’ who finds conventions such as ‘s/he’ obtrusive and jarring.

Being a doctor myself, I have the incorrigible tendency in what follows to refer most often to doctors in connection with heartsink encounters. These are of course not limited to doctors, or even to medical professionals; as humans, we all encounter them in our daily lives; we all get the chance to do something about them, and to make a difference. The illustrations, which are entirely fictional, were provided by a non-medical collaborator who has had much to do with medical professionals in the course of her life, and hopes in her turn to make a difference to them.

Is ‘heartsink’ a term of abuse? I don’t think so: speaker and listener may truly bring a sunk heart to their meetings. That this is a sign of life and hope, is what I aim to demonstrate: if anyone comes to see it in the same light as a result of reading this monograph, I shall have achieved my aim.


A Farewell to Heartsink?

Chapter 1

Scrolling through this morning’s appointment list, I see A is coming to see me. In a cruder era a few years ago A might have been labelled a ‘heartsink patient’: a patient whom I just can’t seem to help, and who all too frequently comes to remind me of the fact.

Every consultation with A leaves me aware of a turmoil in myself out of all proportion to the presenting problem. Turmoil made up of many feelings on my part: Anger, misery, irritation, fear, rejection, blame, manipulation, exploitation, contempt, hopelessness, helplessness, uselessness, confusion. So much confusion in fact, that I hardly know where in all of this my feelings towards A begin or A’s towards me end.

It’s a consultation we’re all familiar with: we all know A. Some of us might defend our own negative feelings towards A as entirely justified; others would prefer to bundle them hurriedly out of sight, ashamed of a supposed lack of professionalism and compassion. But we could adopt a more practical approach, and treat these difficult feelings as part of the objective history and examination. They are as present in the consulting room as any other physical sign might be: a cough say, or impetigo - or bursting into tears.

Monica asked to be taken on your list 18 months ago, after “misunderstandings” with her previous GP, in a practice on the other side of town. She has tried everything for recurrent bouts of IBS, which she is convinced stems from a food allergy; she’s even attempted an exclusion diet a couple of times, but neither of you felt that it proved anything. She often responds to your suggestions with a sigh, opening her eyes very wide; then silence. As she lives on the edge of your practice area, she has difficulty arriving punctually for appointments. It’s impossible not to feel irritated yourself by Monica’s behaviour; you are being challenged to discover the secret source of her irritation, in every sense…

Of course, A can be 20, 30, 40 or older; male or female; of any or of mixed ethnic origin. Dominating all the feelings A has ushered into the consulting room, there is a sense of ill-usage, on the part of both patient and doctor. Both appear to experience the consultation in terms of: ‘I don’t deserve this’ and ‘Why are you doing this to me?’ Where does all this come from, and what does it mean? Could it literally be telling us that we are dealing on some level with a history of ill-usage, of maltreatment - of some kind of abuse?

What is abuse? The term is generally reserved for harm inflicted on children by adults or by older children: inflicted by those in a position of power and/or trust, on someone more powerless and defenceless than themselves. The abuse may be overt or may have come in disguise, as love, as discipline, as protection or ‘good parenting’ even.

Most of us would have no difficulty in acknowledging the criminal end of the spectrum where physical or sexual abuse are concerned, and would expect the victim to be deeply and lastingly scarred.

Jake is 19, in his first year as an art student, still living at home; he seems a shy young man, who moves awkwardly. He has presented quite frequently in the past few months with headaches and trouble sleeping. None of the remedies you suggest seem to help much. Examining him for a shoulder injury, you discover that his arms are heavily scarred. He has little to say about this, except “I do it when I feel bad.” Nobody in his family is aware that he cuts. When you find time to look back over his early notes, you see that he was on the At Risk Register for possible abuse when he was ten; shortly afterwards, his father spent two years in prison.

Many ‘heart-sink’ patients will turn out to have suffered such gross and overt abuse; though feelings of confusion, intolerable shame and self-blame may still be preventing them from disclosing, or even from consciously remembering it.

There are other forms of ill-treatment: as well as less extreme physical and sexual abuse, there is a whole spectrum of gross and subtle emotional damage. If, as I propose, we’re right in linking ‘heartsink’ behaviour in the consulting room to an origin in a ‘major’ or ‘minor’ abusive experience, then A, without knowing it, has already given us a map to a troubled and largely unexplored interior. Here be dragons, belonging to A’s past, but not of A’s making.

Geraldine is a woman in her late fifties who relies heavily on laxatives. She is overweight and, you suspect, a more than moderate drinker. She claims to have suffered chronic constipation “ever since I was at boarding school, really,” and is reluctant to give details of her diet. In her presence, you have the sense of things being held back…from a long way back…

All these examples are of patients who can’t tell their stories openly. The origin of their pain is hidden, even from themselves.


Chapter 2

Emotional abuse is a concept that lays itself wide open to - well – abuse. But perhaps it can really be put very simply. To have experienced emotional abuse A must have heard or interpreted words like these early on in life:

You’re not the way I want you to be.
It’s your own fault.
Everybody else knows how.
If you really wanted to, you’d do it for me.
I’d be a good parent (teacher) if it weren’t for a child like you.

Did anyone in A’s life really say these words - or consciously imply them? Might they have been spoken/implied by someone unaware of their power to annihilate, someone no longer capable of hearing how they would strike a child? Someone so damaged by their own childhood that they themselves had never come to realise how such an attack would strike a child in his self-image or worth? In emotional abuse, the child’s love, trust and attachment are used to warp the course of the child’s development in the (un)conscious interests of the adult, who is lashing out with unresolved damage of her own.

For an 11 year old boy, Russell already has an impressive accumulation of notes. A very premature baby, his parents were worried that he might be a slow learner; but by the time he started school, he seemed to be of average ability, if a bit small for his age. His mother –or sometimes his grandmother, who lives with the family –turns up with him at the surgery every few weeks, with suspected ear infections, chest infections or tonsillitis; demanding antibiotics, and wondering if he ought to be taking fish oil or extra vitamins? Shouldn’t he be referred to a specialist?

You get the feeling that Russell is an unsatisfactory child, who needs to be put right; and if only you were a good doctor, you’d see that he’s all wrong... a child like this has to live in an atmosphere of constant criticism which amounts to emotional abuse.

Emotional abuse inevitably accompanies physical and sexual abuse and may also occur where there is:
Rigid ‘discipline’ at home or in school, in deference to values of past generations and unrelated to the child’s real needs
Harsh or intolerant religious/cultural indoctrination
Excessive demand for achievement
Excessive demand for conformity to questionable standards
Role reversal where the child is expected to be strong or considerate or self-effacing beyond his years, for the sake of the fragile adult(s)
Deception surrounding adoption or parental disappearance
Unpredictable and deficient parenting associated with alcoholism/drug abuse/ untreated mental illness. Etc, etc - for further examples, we need only consult our patients.

Mary is fourteen, the eldest girl of a large family, and a great help at home; her mother says she is a little saint, the way she looks after the younger ones, making all their breakfasts before she goes to school. Her father is away a lot in his job as a drug company rep; when he is home, he often relieves his stress by going out drinking, but her mother says that Mary still adores her Daddy and won’t hear a word against him. However, lately Mary has been having a lot of stomach upsets and seems to be off her food; after glimpsing her daughter in the shower, her mother is worried that she is getting dreadfully thin.

Mary’s developing anorexia is telling us something about the unacknowledged problems in her family. Seeing her mother struggling with a difficult marriage and an impossible workload, Mary has found a way of fending off the demands of womanhood; she goes on being the good girl who is loved and approved of –sustaining, even if it kills her, the apparently vital illusion that all is well.

What these parents have in common is that they provide an insecure environment for the developing child, where she learns not to trust herself or others; where she is expected to strive after goals which entail giving up much of her own spontaneity and creativity to others’ demands. This is likely to leave its lasting mark in depriving her of self-esteem and self-confidence, and leave her with feelings of anger and outrage she may not even be aware of. All the same, they are painfully eating away at her, and are making her feel worthless; even if she is busy establishing what appears to be a fulfilling life, with a successful career and happy family. Unknown to her, inside him, a cry has been waiting to be heard since childhood.

I am that I am
I love you T-H-I-S much
I know I don’t give you what you want
I keep trying to because I love you
I can’t help myself
I’m mad at you, I hate you
I hate myself
You made me the way I am but I can’t face it that you did this terrible thing to me
When I grow up I’m going to be depressed – no- workaholic – or
I’m going to get my own back and become a delinquent addicted paedophile serial killing suicide bombing heartsink patient - and – and – and - you’ll be SORRY

Simple as that. King Lear said it first:

- I will do such things -
What they are yet I know not, but they shall be
The terrors of the earth.

As for an example, do we need to look very far? In our own hearts?


Chapter 3

So let’s say then for the sake of argument that A, our ‘heartsink’ patient, may well have experienced some form of abuse - physical, sexual or emotional - early in life. Why take it out on us, in our consultations? Or even in our myriad social, familial and domestic encounters?

With the best will in the world, there is a power imbalance between patient and doctor in a medical consultation: one that easily recalls the original power imbalance between child and adult, the emotions that went with it and the expectations that follow from it. If these involved abuse of any kind, then on some level, however unconsciously, the patient may see the doctor, the ‘figure of power’ in charge of the consultation, as abuser; and the doctor’s offers of help may then be seen as deceit, seduction or attack; or grossly wanting in some other way. This state of affairs in turn will require the once bitten, twice shy patient to be ready with tactics and strategies for repulsing and outwitting the hapless doctor; to go on the defensive, or on a ‘pre-emptive’ offensive. Often both: the patient/victim gives in and appears to comply, prompted by old fears of powerful parent figures - only later to give way to old anger by rejecting or rubbishing the help that is offered.

Jennifer, in her late forties, wants you to help her lose weight. She is a chatty, sociable woman who copes alone with a disabled son and a part-time job; but all those girls’ nights out, which she says cheer her up, have contributed to a weight problem that’s making her breathless and uncomfortable. There is a very good group run by the practice nurse, but Jennifer is adamant; only you will do. At first all goes well, and she rapidly loses a stone; you praise her efforts; but then the lapses begin. When you have to tell her gently that she is gaining again, she bursts into tears; it’s all right for you, isn’t it – you’ve obviously never been tempted by a chocolate biscuit in your life!

You started off as the good parent, helping her to deny herself for her own good; and now you’ve become the bad parent, critical and hostile, depriving her of everything that gives her life sweetness.

And that’s just for starters. A’s natural and unmet needs for a good relationship with a generous and protective ‘figure of power’ may lead her to place impossible expectations and demands on someone who asks, professionally: ‘What can I do for you?’ When that someone who asks is us (us, for heaven’s sake!) she is bound to be disappointed…. Impossible, unconscious dreams of undoing the traumas of the past come up against the shortcomings of adult reality in our consulting rooms. For the patient, this is a disillusion too far: likely at first to reinforce her ‘heartsink’ defences and behaviour towards the idealised parent-figure of the doctor who once again has let her down and made light of her hopes.

The good news is: it’s nothing personal. Nothing to do with us. All we have to remember is that we are dealing with a simple case of mistaken identity. The patient in our presence, without consciously realising it, is relating to and confronting her abuser, the sometimes hated, often loved, and always powerful figure whose influence still rules her life. (Reminder: I am not necessarily talking of major, criminal, abuse here, but of any degree of more subtle abuse.) The patient’s ‘heartsink’ behaviour tells us with great accuracy how that relationship was in emotional terms, how she felt and feels about it, how she copes with it and covers it up; even as she goes on telling another story, one of (not so) passive aggression, attention-seeking or clowning; of mental illness, alcoholism or addiction. Right here in our consulting room.

John is 29, a tall, burly young man who is obviously emotionally disturbed. He sits in the waiting room with arms folded, muttering under his breath, and there are always empty seats on either side. What he has to show you are injuries: he dropped a hammer on his foot, he burnt his hand on the electric ring. Once he turned up with horrific bite marks; he’d been in a fight, hadn’t he? He speaks angrily and tends to thrust the injured limb in your face, but so far, you’ve never actually had to reach for the panic button.

Somewhere in John’s early life, he learnt to be afraid; now, for a change, he can do the frightening, and you can find out what it’s like to be the one who fears.

Of course, we are not A’s abuser, all the while he’s treating us as if we were, and giving us whopping great insights into his life. But he and his emotions are so powerful that we are in danger of forgetting, and of actually here and now turning into his abuser: we may end up punishing him for the difficult feelings he presents us with, by becoming angry, rejecting or self-righteous – just like his original parents or authority figures – so helping to perpetuate a vicious circle of abuse that seems beyond anyone’s control.

But if we remember, and stay with our realisation, that the patient is undermining someone we merely stand for, an old figure of power rather than our hapless personal self, we find we can stay unfazed with very little effort. We are freed up to note the anger and defeat we feel in the presence of this patient, without being in danger of taking our own sense of inadequacy out on her. We can remain firmly on her side, welcoming her communication with interest and respect, experiencing no need to deflect it or to control it in self-defence. We become open to his real and sad history, one we wouldn’t wish on our worst enemy; and in our efforts to improve our relationship with him, we start to become supported by the admiration we develop for his grit in enduring and surviving appalling times. The question arises: in his place, would we have come out so well?


Chapter 4

To sum up what went before: I would like to suggest that the ‘heart-sink’ patient’s behaviour and attitude begin to make sense, and are entirely appropriate and consistent, if we bear in mind the strong possibility of a past history of abuse, in the widest sense of the term: emotional, physical, sexual. We could decide to see the ‘heartsink’ patient as someone for whom things went seriously wrong early on in life: in a relationship of trust, at a vulnerable stage in development.

Our hearts sink for the best of reasons. Feelings are always true and always rational, i.e. they are always appropriate and proportional to their original cause. They can therefore be trusted even when it may be impossible to link them to anything in the patient’s present circumstances; and even though their original cause remains undiscovered during all our consultations together. Our difficulty in ‘getting the picture’ may indicate we are dealing with a patient’s repressed experience, re-enacted in exact but obscure ways, using the listener/doctor as a ready-to-hand and convenient figure of transference.

Such terms may be of little help for some doctors, or may actively put them off; and perhaps they are not essential. But they are a map, a theoretical ground-plan of where the action is at: I offer them in that light, with examples that may be of use.

Repression occurs whenever an experience during childhood and development gives rise to feelings that are not fully lived through and assimilated: because these feelings are forbidden/too painful/too confusing for the child, and because there is no-one more experienced available to help the child identify and deal with them. Today more experimental evidence is becoming available that supports this hypothesis; e.g. in accessible books on the overlap of child psychology and neurophysiology, such as “How babies think.” A child without adequate support is unable to cope with such intense conflict as: ‘I love my parents/ carers but they injure me, physically/ sexually/ emotionally’. (This applies to the concept of abuse in the widest sense of the word, from the limited to the life-threatening) Having got off to a faulty start in life with such an unmanageable and unassimilated experience, the grown-up child is then disabled from handling feelings aroused by similar abusive situations that come her way in adult life. She will lack empathy or understanding for herself or for others (often her own children) who have been or who are being abused in similar ways. At the same time the mental energy needed to keep the old chaotic and unwanted feelings safely repressed and unconscious, is not available to the patient for more creative purposes and leaves her feeling drained, inadequate and bad. The sufferer feels non-specifically unwell all the time, and may decide to consult someone about her elusive health problems: someone who may then feel drained, inadequate and bad, at the end of a dysfunctional consultation… US!

Peter has not had a job for more than ten years, and as his thirties are slipping by, he is beginning to feel desperate. His problem is that he can’t leave the house without checking several times that all the doors and windows are secure, and all appliances switched off. On bad days, it can take him two hours just to get out of the front door. When he’s anywhere away from home, he worries constantly about needing the toilet. He is quite willing to talk about his background; he was brought up in a “strict but loving” home, and though Peter himself kept his nose clean, as he puts it, his brother Martin was “a right little devil” who was always in trouble, and was beaten by his father for his bad behaviour.

What do these compulsions actually do for the sufferer? When he’s observed all his self-imposed, rigid rules about locking things up, there must be at least the relief of having done something right, of having warded off the anger and rejection that were always threatened in his early life, if he failed at being good; at the same time, their irrationality and his insistence on them is just provocative enough to the “normal” observer to express some of the natural resentment he was never allowed to feel. And what about Martin? Does Peter envy his brother’s courage, which enabled him to avoid the burden of Obsessive Compulsive Disorder? Or does he feel that he should have done more to protect him?

Repetition compulsion: repressed experiences are stronger than reason or argument or cognitive therapy; willy-nilly they are enacted again and again in many different ways and in many different settings throughout the patient’s life, unless and until the intolerable repressed feelings and their triggering events have been identified and consciously experienced and reacted to (with sadness, anger or indignation) by the sufferer. The only way this can be done is for the patient to revisit them: if all else fails, alone; but let’s hope she can do so in the company of someone willing to listen, during some form of ‘talking’ therapy: which fortunately may be as informal and ad hoc as an encounter in our surgeries.

Michael works as a chef in a local restaurant. He is a good-looking young man. asthmatic, slightly built, with a wistful expression. His father seems to have been a violent and unpredictable man who threw him out when he was eighteen, on discovering that he was gay. Since then Michael has had a succession of partners, who appear at first to be the answer to all his needs; but the relationships always turn out badly. He tells you about Derek, who’s just moved in with him; a bit rough, but he’s a great bloke –built like a gorilla, Michael says proudly, he used to be a bouncer in a nightclub! Next time he comes for his medication, you notice a bruise on Michael’s cheekbone; maybe Derek’s roughness isn’t just a lack of social skills.

So why is Michael attracted to the kind of man his father was? A gentle, sympathetic partner wouldn’t satisfy him; he has to keep going back to the first man-to-man relationship in his life, hoping that this time at last he can find a way to placate his anger and win love.

Transference: as part of this unresolved repetition compulsion the patient’s behaviour towards the listener, and the feelings that arise in the consultation, tell us the patient’s story in code and give invaluable clues about how the patient related to important figures in his development: parents, relatives, teachers, people in ‘authority’, ‘helpers’ – even nurses or doctors - who have confused and mistreated him, in any sense of the term, while he was very young and dependent on them. During this unconscious re-enactment in the consultation, the patient imposes, or transfers, a past situation or relationship on to the present one. In any given consultation he may allocate the role of the child to himself, casting the listener as the unsatisfactory adult; or the patient may keep the role of the all-powerful adult for himself: and relieve his old feelings of pain, humiliation and incomprehension by attempting to inflict them on the listener, so that the doctor is cast as the former child. The listener’s feelings, of anger, irritation etc, elicited in response to such a consultation, are the feelings the patient may have experienced in a long-past but crucial relationship or situation.

Clare’s high blood pressure came to light during an MOT with her company doctor in the city; she makes it clear that what she wants from you is a quick solution, but unfortunately everything you’ve tried so far is unsatisfactory in one way or another –ineffective, or the side–effects are unacceptable. She is a tall, smartly dressed woman who dislikes being kept waiting, and receives apologies in silence. Your attempts to make light conversation while checking her BP are not welcomed; she has a way of raising one eyebrow which can be disconcerting. Occasionally she offers a comment about the waiting room facilities, or asks a question about your appearance –“Tell me, where do you get your hair done?”

Clare makes you sink –along with your heart- to the level of the 3-year old whose mother finds fault with everything she does. For reasons that originate in her own childhood, a mother like this can’t give her daughter support and encouragement; instead, she is in competition with her, and wins every time. Fifty years on, Clare is still under pressure to succeed; perhaps if she can make everybody else look small..

Is all this plausible but imaginary? There is a simple, additional thought experiment we can conduct on ourselves, that may satisfy the most exacting enquirer after truth. It concerns the dialogue in our heads; the often inaudible running commentary we have playing non-stop in the background of our lives. Sometimes it comes intrusively and almost paralysingly to the fore; more often it is muted, though any minor incident may suddenly turn up the volume.

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Throughout our lives, we are all pursued by critical voices, reinforcing the sense of inferiority that is there as soon as we realise how small and helpless we are, compared with the grown-ups. From playgroup to focus group, the criticisms never stop:

Yes, but you’ve drawn the horse bigger than the house, haven’t you! And you’ve gone over the lines where you’ve coloured it in..

Sarah has made little progress with her piano playing this term. She will never improve unless she spends at least two hours a day practising her scales.

Well, I taught your kid brother to drive, and I must say he was a natural compared to you. You don’t want to change gears like that –you’re not meant to be fighting it! And just think what you’re doing to my gearbox!

I’m not interested what time your childminder turned up. Your job is to get here punctually in the mornings and I don’t care how you do it –is that clear?

Before we close the meeting I feel I must mention something that’s been brought to my attention. Apparently a customer rang just after closing time yesterday and was brushed off quite rudely by one of our reception staff. It was you who took the call, wasn’t it, Karen?


Chapter 5: Investigations and management

Examining feelings of past abuse is intensely painful for the sufferer, a pain matched only by that of keeping feelings repressed by heartsink strategies. But there is no true healing without uncovering the past. The patient has to set the pace, must never be forced and must be allowed to remain stuck if that’s all she’s ready for at the time. The listener is in no position to disapprove of her for this; and can remain therapeutic simply by being aware that this is the stuff of old trauma; by accepting the patient’s verdict on how far (if at all) to go with any exploring; and by remaining solidly on the patient’s side while genuinely being undaunted by the re-enactment that’s going on. The re-enactment is not a personal attack on the listener, no matter how much it feels like one.

Julie has turned up quite a lot recently, with suspected cystitis and problems with discharge; all tests have proved negative. She is a plump, pretty girl in her late teens; she wears tight strappy shoes and clothes that always look too small for her, while her scraped-back hair and heavily plucked eyebrows give her a pained expression. She offers giggly anecdotes about her numerous boyfriends and nights out drinking with the girls, and lately has been hinting at recreational drug use too. When you ask whether she thinks her lifestyle might be causing some of her health problems, she comes right out and tells you, “Sometimes you sound just like my mum!”

It may be hard for the overworked health professional to feel liking for Julie, who doesn’t really like herself much and isn’t having as much fun as she wants you both to believe. But she does keep coming to see you; what is she trying to show you, if it’s not the succession of elusive sexually transmitted infections? Is there any way of getting in touch with her insecurity and unease about herself?

Every professional working with ‘heartsink’ patients will have his own successful approach based on temperament and experience - and will sense how to adapt this to every individual patient’s needs. If we can accept our own discomfort when presented with the riddle of the patient’s heartsink behaviour, and if we can signal that this behaviour doesn’t throw us, but keeps us interested and happy to try and help, then we have no need for an ‘expert’ to spell out to us ‘how to do it’.

But it may be useful to consider some of the therapeutic tools:

Liking (aka ‘unconditional positive regard’- in the phrase coined by Carl Rogers) is one of them: it comes easily, when we remember that the patient’s feelings and behaviour are appropriate responses to hidden (repressed) stimuli and that the patient is a survivor of experiences that would have defeated many of us.

Face-saving: we can apply the ancient Chinese wisdom of helping one’s interlocutor to maintain his dignity (as we would all wish our own vulnerability to be respected): by welcoming the patient’s suggestions, explanations, self-diagnosis etc., and by exploring them together in discussion – if necessary, concluding together for the time being that the patient’s tentative interpretations don’t quite seem to fit the picture, don’t quite seem to get us there, and that the mystery remains as yet unsolved (even if we feel sure that we ourselves have hit upon the explanation long before the patient is ready to do so, and even if we are bursting with impatience to tell him all about it: better not, better if the patient is given the space to find the answer for himself.)

Transference: the patient’s ‘heart-sink’ treatment of the listener may be used to form hypotheses about the patient’s treatment of, and by, other significant figures in his life, especially during childhood/development; these hypotheses may be put, cautiously and with an open mind, to the patient for confirmation/rejection- or may simply be filed away by the listener as useful ideas to be checked out at a later stage when it feels more helpful to do so.

Transparency: All the above has to be a genuine exploration, by two equals, of uncharted territory. The listener has no tricks up his sleeve, no answers ready to pounce with, no directions to give: there is no technique, only a willingness for the doctor to be shown how it is and how it was, for the patient.


CONCLUSION.

The care of the ‘sinking heart’ patient is easy if we let it be. In fact, until the patient herself gives us the go-ahead, we don’t need to do anything about it. We don’t need to come up with advice, recommendations, or treatment. We can afford to admit our ignorance: the patient has the answers, all we can do is wait for them in an atmosphere of optimism and confidence –knowing the answers are there, even if we don’t know what they are. There is as yet a limited, but growing, evidence base: meanwhile a qualitative/ narrative approach, empirical experience and intuitive assent constitute a provisional one rich enough to be getting on with.


Further Reading

I am totally indebted to the writings of Alice Miller, which helped me to make sense of ‘heartsink consultations’, and to formulate the ideas summarised in this monograph. Her books are highly recommended, especially:

The Drama Of Being A Child
For Your Own Good
Thou Shalt Not Be Aware

Similar conclusions, in an educational rather than a therapeutic setting, are reached and set out in A S Neill’s The New Summerhill.

How Babies Think: The Science of Childhood by Alison Gopnik, Andrew Meltzoff and Patricia Kuhl describes experimental evidence concerning the development of children’s minds.

Dibs In Search Of Self by Virginia Axline describes one way that theory may be put into practice.

Dr Gwenda Delany

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Appendix: The Psychological Thought Of Alice Miller

Alice Miller is a psychotherapist. She is interested in the importance of emotions in understanding seemingly irrational behaviour. Her thesis is that our emotional life governs our behaviour. Seemingly irrational behaviour becomes explicable once one understands a person’s emotional life.

Miller believes that our emotions are formed in early childhood. If we have happy childhoods then our emotions develop naturally and we behave in a rational way. If however our childhoods have been unhappy, as a result of physical, sexual or emotional abuse, our emotional world is damaged. Emotionally damaged adults may harm themselves or others or suffer with psychosomatic illness. Why is this?

Children who are being abused are in a frightening and dangerous situation. Children need to believe that their parents love them. If they react in a natural way to the abuse, by showing their anger and outrage, they risk further abuse from their parents or carers. The abused child, A, represses her anger and outrage and does not feel it consciously. This is a healthy response to abusive parents as it optimises A’s wellbeing while she is dependent on them. By repressing her anger and convincing herself that everything is OK really, A does not antagonize her parents and so maximises the chance that they will continue to give her the good things they can, such as food, shelter and a home. She also helps herself to cope with an intolerable situation.

When A grows up the situation changes. The repression of her anger is no longer necessary and is in fact counter-productive for A’s wellbeing. Sadly, because A is herself unconscious of the anger it will probably remain repressed. She lives with the unconscious anger inside her and is compelled to express it in some way. The anger may be expressed towards herself (as in depression, self-harm or psychosomatic illness), her children (as child abuse) or towards others over whom she has power (as in violence or bullying). Conversely she may re-experience her own anger by developing relationships with other people who will abuse her.

This unconscious anger is usually maladaptive in adult life. It causes harm to A, her children and other people. It no longer plays any useful function. If A is able to consciously recognize her anger and express it directly then she may be able to free herself from the compulsion to harm herself and others. Miller believes that people like A can be helped by communicating with people who understand her experience. This is the aim of psychotherapy.

General practitioners meet many patients who have suffered some form of abuse and express this in the form of depression, self-harm or psychosomatic illness. A may make our heart sink if we try to understand her behaviour on a superficial rational level. However if we are able to sense the emotional experiences lying behind A’s behaviour then this may be therapeutic.

Dr Judith Burchardt